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tout simplement qu'il fut un "pretre valdòtain". Ces deux mots sont in– séparables, car en lui la mission pastorale et l'identité valdòtaine for– maient une unité indissoluble. Le rapport entre les principes religieux et l'engagement social et politique pour la Vallée d'Aoste est bien évident, pour ne citer qu'un exemple, dans un article demeuré longtemps inédit, écrit le 17 mai 1945, au lendemain de la libération. Songeant à la reconstruction de notre région après les dévastations matérielles et morales de la deuxième guerre mondiale, Bréan rappelle les mots du Christ: "Celui qui entend mes paroles et les met en pratique est semblable à un homme prudent qui a bati sa maison sur le roe. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont déchalnés contre cette maison, mais elle ne s'est pas écroulée, carelle était fon– dée sur le roe." La Vallée d'Aoste nouvelle, la maison de tous les Valdòtains, devait donc etre fondée sur le roe solide de la tradition chrétienne et sur la ré– cupération d'une identité régionale qui avait été mise à dure épreuve par les violences du totalitarisme. Cette identité, Bréan l'avait connue au sein de sa famille et avait appris à l'apprécier età la défendre aux còtés de l'abbé Joseph-Marie Trèves et d'Émile Chanoux, qui aidèrent le jeune pretre à se libérer des préjugés nationalistes et de la rhétorique du régime, qui avait péné– tré meme à l'intérieur des murs du Séminaire. D'après ses propres aveux, en effet. Bréan fut un "converti" à la cause valdòtaine, à la– quelle il parvint, paradoxalement, en cherchant dans l'histoire les preuves pour démontrer le manque de fondement des thèses régiona – listes. Une fois qu'il fut convaincu, au contraire, de la validité de ces memes positions qu'il aurait voulu combattre, Bréan en devint un apòtre passionné. La maturation de la conscience valdòtaine et la vocation religieuse procédèrent parallèlement et s'exprimèrent, dèsles années 1930, dans des ouvrages d'hagiographie et des monographies à contenu dévo– tionnel, de plus en plus orientées vers le milieu valdòtain. L'entrée en guerre de l'ltalie fasciste marqua une étape ultérieure dansla prise de conscience politique de Bréan : dans les articles qu'il écrivait dans l'organe diocésain "Augusta Pr~toria", les critiques implicites au régi- 147