23 Le Flambeau - 09
Assistant des femmes de I'Action catholique. À partir de 1947, il colla– bore aux missions diocésaines, <<rude labeurn qu'il remplit avec enthou– siasme et bon succès: «Le peuple de la campagne aimait cette éloquen– ce simple, véhémente seulement par intermittence, et il y sentait l'ar– dent désir de sauver les ames,.3 Il y a une deuxième caractéristique sacerdotale du chanoine Bréan : son amour pour sa terre, pour notre terre, pour son Peuple. Son attache– ment a quelque chose de biblique. Pour le croyant de I'Ancien Testament la relation avec la terre des Pères- terre promise et donnée parYahvé– a une importance capitale : elle est en meme temps signe et lieu de la bénédiction divine, sacrement de la présence de Dieu. S'il est vrai que le Christ a profondément modifié cette relation exclusive de la foi avec la terre d'lsrael, il demeure que le Christianisme est la religion d'un Dieu fait homme. En raison de l'incarnation du Verbe, !es coordonnées de l'espace et du temps, de la culture et de l'histoire sont essentielles pour la foi chrétienne. C'est pour cela qu'il n'y a pas d'authentique annonce de I'Évangile ni vraie vie d'Église sans incarnation de la Parole et du message de salut en un lieu déterminé, au c~ur d'une humanité qui a sa culture, son histoire, ses traditions. Le Concile appelle cette incarna– tion inculturation: le verbe évangélique, semence divine, est à meme de porter ses fruits partout dans le monde ; il peut vivifier toutes les cui– tures, tous les Peuples, à condition que quelqu'un construise avec res– pect et amour la rencontre entre I'Évangile, un territoire et sa popula– tion :la mission de I'Apòtre. Le chanoine Bréan, pretre valdòtain, inspirateur et fondateur du Cercle de Culture Valdòtaine, représente un exemple pour I'Église val– dòtaine d'aujourd'hui. Il est pour nous un exemple parce qu'il a réfléchi à ce qu'il vivait età ce que son Peuple était en train de vivre, sans peur de changer d'opinion, se confrontant sincèrement avec !es hommes du présent et du passé, avec les pensées différentes de la sienne. Il a su ré– fléchir, mais sa pensée était aimante : il a surtout aimé. L'inculturation n'estjamais seulement question de tete, mais aussi et surtout une affaire de c~ur: ce n'est qu'avec les yeux du c~ur qu'on J M. DURANO, Causeries littéraires et historiques, Aoste 1961, p. 280. 150~
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