23 Le Flambeau - 09

peut atteindre certaines nuances du paysage nature! et humain d'une Terre ; ce n'est qu'avec les oreilles du c~ur qu'on peut percevoir les voix mystérieuses de la tradition vivante d'un Peuple. À ce propos je me permets de lire, en parti e, une belle poésie du cha– noine Bréan sur la ville d'Aoste, c~ur de notre Pays : "Une petite ville... Une petite ville chargée de souvenirs.. Une petite ville, où les charmes de la nature se tressent aux charmes de l'histoire, où la simplicité des lignes se marie à la splendeur du paysage. Une petite ville... Mais venez avec moi. Je vais vous conduire là-haut, au sommet de cette tour que je connais très bien. C'est la tour du Prieuré de SLOurs. [ ... ] ... La nuit s'approche. Au loin, les glaciers du Ruitor semblent se plonger dans un océan de feu . Les rayons du soleil s'atténuent peu à peu jusqu'à s'évanouir en une poussière dorée. Les couleurs vigoureuses des gazons et des forets disparaissent. Les montagnes lancent dans l'azur étoilé leur silhouette géante. Soudain, des voix puissantes planent au-dessus des toits, descen- dent dans les rues, pénètrent dans les maisons. C'est la voix de toutes les cloches de la ville, qui récitent l'Ave Maria du soir. La ville s'endort. La ville dort. ... Voici l'ame de la ville... Partout, dans !es manoirs, dans les rues, sur les places, dans les cloitres, dans les églises, partout l'ame, la vraie ame de la ville se ré– veille. Une clarté mystérieuse apparait. Elle apparait aux yeux de ceux qui savent écouter la voix du passé et de l'avenir. Cette clarté grandit. Cette clarté rayonne. 151

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