23 Le Flambeau - 09

d'eau mineure à cause des pertes dues aux infiltrations naturelles dans le terrain traversé par le ru, mais devaient subir les conséquences des usagers qui utilisaient l'eau avant eux et au-dehors de l'horaire établi par les "égances" ou bien par les coutumes. À ce propos, on ne peut fa ire à moins de noter que l'esprit de coopé– ration entre associés, fortement senti au début, ill'était un peu moins lorsqu'il s'agissait d'observer les règles qui géraient l'utilisation des eaux d'arrosage. Ouoique d'accord sur un noble et unique objectif, quand il s'agissait de demander "humblement" au seigneur féodal la re– connaissance pour l'exploitation de l'eau et lorsqu'il fallait organiser, à travers les corvées, les travaux de construction du ru, en toutes époques et lieux ont existé des usagers qui, à cause de leur malhonneteté, en ti– raient des avantages aux dépens des plus faibles et des honnetes. Certains documents historiques témoignent qu'il y avait non seule- . ment des personnes qui prélevaient l'eau en dehors de leur tour d'arro– sage, aux dépens naturellement d'un autre usager, mais que parfois ces malfaiteurs détournaient volontairement l'eau, provoquant des dom– mages énormes soit aux terrains soit aux structures memes du ru. Ces actes déplorables étaient encore plus graves si l'on pense que les fa– milles les moins aisées pouvaient perdre ou, dans la meilleure des hypo– thèses, voir diminuer la précieuse récolte indispensable à leur propre subsistance. Il parait, toutefois, que la plupart des questions connexes à l'utilisa– tion des ressources hydriques remante longtemps après la première in– féodation de l'eau. Il est probable que les générations de campagnards, à qui incombait la charge de maintenir et d'exploiter un ouvrage exis– tant, n'étaient pas animées par les memes sentiments qui avaient pous– sé leurs ancetres à unir les efforts collectifs età trouver nécessairement les accords indispensables pour obtenir, avant tout, l'autorisation de prélever l'eau et, ensuite, à construire le ru. Pour ces raisons, on peut facilement imaginer quel es difficultés ren– contrées pour administrer des ouvrages si complexes sous tous les as– pects ont avec le temps atteint des proportions non négligeables. En ef– fet, certains rus ont été d'abord abandonnés à leur destin pour etre, plus tard, reconstruits, tandis que d'autres ont traversé des périodes néfastes pendant lesquelles les interventions ordinaires étaient réduites au mi- 17

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