23 Le Flambeau - 09

nimum indispensable. Cependant la méthode d'unir les efforts de toute une communauté, dans le but d'en tirer des bénéfices, à la longue, se révéla gagnante. La preuve en est que la plupart des rus construits au Moyen Àge sont en– core utilisés de nos jours. À partir de 1773, la Royale Délégation, dans le cadre de la réorgani– sation de l'appareil fiscal et administratif de la Vallée d'Aoste, qui com– prenait aussi l'affranchissement des redevances, c'est-à-dire le paie– ment d'une indemnité considérable en échange de la libération des an– ciennes servitudes féodales, obligea, pour ainsi dire, les communes à acheter les eaux de propriété des familles nobles en leur payant la som– me due en lires d'or, et en meme temps à gérer et entretenir les rus d'ar– rosage existants. Pendant une longue période, les communes adminis– trèrent les rus les plus importants et modifièrent les vieux règlements en introduisant de nouvelles normes, à l'instar de n'importe quel autre ouvrage public. Aux administrations communales succédèrent progressivement les consortiums d'irrigation et ceux d'amélioration foncière, organisations de nature privée, constitués à partir du début du xxe siècle, qui petit à petit se sont adaptés aux nouvelles règles de la bonification intégrale contenues dans le décret du Roi 13 février 1933, no 215, toujours en vi– gueur de nos jours. Il est cependant nécessaire de signaler le fait que, si d'un c6té n'im– porte quel ru était utilisé par la collectivité entière en appliquant des prescriptions très rigoureuses, cela ne se vérifiait pas toujours pour les embranchements secondaires et les rus de décharge ; parfois l'exploita– tion et le maintien de ce type de construction était confié exclusive– ment aux usagers qui s'en servaient pour arroser leurs propriétés. En ef– fet, certains statuts et règlements prévoyaient clairement que l'entre– tien et la gestion des rus secondaires et des décharges seraient de per– tinence exclusive de ceux qui en faisaient usage et non pas de toute la collectivité. À l'occasion de la mise à jour périodique des normes qui règlent l'ac– tivité consortiale, les actuels consortiums d'amélioration foncière ont cependant la propension à prendre à leur charge tous les ouvrages d'une certaine importance visant à conserver et à améliorer la production 18~

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=