23 Le Flambeau - 09
d'une pièce spéciale et cela explique son détachement de la "mayeure pièce" qui la contient. Un deuxième aspect est à souligner : George-Anselme Sarriod, quoique des "seigneurs pairs de ce pays pour son Altesse royale", doit acheter la source des ses propriétaires, qui apparaissent simples habitants de la paroisse, quoique aisés, comme le démontre le titre de "discret" at– tribué à Bernard Gallia n. Il s'agit donc d'une pièce allodiale l et l'acheteur ne peut y vanter aucun droit de nature féodale, meme pas sur les eaux. Le document no 2 est plus récent d'un siècle environ, car il date du 16 novembre 1761, et enregistre une deuxième vente, concernant tou– jours une pièce de terrain avec source, qu'un autre Sarriod d'Introd, Jean-Jacques, a déjà préparée de façon à abriter un vivier. Cette pièce appartient à Jean-Pierre Favre : celui-ci la cède - acceptant un paye– ment en argent et blé- peut-etre parce qu'il s'agit d'un terrain maré– cageux ("marèche"), donc peu rentable. Par contre, il est intéressant de souligner que la présence de la source est fondamentale pour le vivier. Le contrat dit, en effet, que l'achat comprend aussi "l'eau pullulante et douce naissante dans ledit estang pour attirer les poissons en icceluy". La pièce est donc proche du torrent et les travaux accomplis devraient permettre aux poissons de la rejoindre, attirés par la meilleure qualité de l'eau de l'étang artificiel par rapport à celle provenant des glaciers de la Doire de Rhemes. Les éleveurs ne connaissent pas, para'ìt-il, la te_ch– nique de capture et reproduction du poisson en captivité. Si l'interpré– tation du texte est correcte, ils se limitent à préparer un lieu en liaison avec le torrent età y attirer le poisson. L'endroit n'est pas seulement creusé dans le terrain : le document no 3 (21 décembre 1824) parle en effet d"'une pièce de terre en paturage marécageux cernée d'anciennes murailles partie en ruine où existait un vivier appellée la pisquière si– tuée au mas de Clobier". L'indication toponymique confirme qu'il s'agit du meme endroit dont parle le document no2. Celui-ci a été abandonné, peut-etre en conséquence des troubles suivis aux invasions françaises età la fin de I'Ancien Régime. Le terrai n redevint marécageux et le seui 1 Qui appartient à un alleu (domaine héréditaire conservé en toute propriété, libre et frane de toute redevance). 45
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