23 Le Flambeau - 09

Le C.T.V. et l'Année lnternationale de l'Eau ÉMILE CHANOUX ET LES EAUX VALDCTAINES Le martyr Émile Chanoux a été certainement le plus grand penseur politique valdòtain du siècle dernier. Ses principes fédéralistes, sa re– cherche d'une autonomie politique, économique et culturelle pour les petits peuples, sa vision du dépassement des nationalismes parla créa– tion d'états régionaux, sa conception d'une Europe unie fédérée, son humanisme, ont fait de lui un précurseur, un homme avec des idées très en avance pour son temps. Cependant, ce philosophe était une personne bien enracinée à sa terre. Il en connaissait le dur labeur qu'il fallait lui offrir pour qu'elle fructifie. Il a été paysan et il a su reconnaltre et conserver les vraies va– leurs de la paysannerie valdòtaine d'antan. L'enracinement à la terre natale Cet "enfant des chevreaux" - c'est ainsi qu'on l'avait surnommé lorsque, à l'age de cinq ans, en compagnie d'un ami et de quatre cabris, il s'enfuit de Rovenaud pour rejoindre ses parents à la plaine - avait connu les travaux de la campagne. Devenu étudiant universitaire, il ne dédaigna jamais de s'offrir en aide à ses parents. "Je suis remonté pour aider mes parents à fa ire les foins, puis je redescendrai le 18 soir à Turin pour les examens", écrivait-ille 15 mai 1924 à l'abbé Trèves1. Et encore, à la veille de ses derniers examens universitaires et de la préparation de son mémoire de licence, il lui répétait : "Je suis occupé par les travaux des foins que je dois terminer avant de m'en aller"2. Lejeune homme avait donc connu la fatigue et la souffrance du tra– vai! de la terre. "Noi, che siamo figli di contadini e che quel duro lavoro 1 ÉMILE CHANoux, Écrits, par les soins de l'lnstitut Historique de la Résistance en Vallée d'Aoste, Aoste, lmprimerie Valdotaine, 1994, lettre du 15 mai 1924, p. 133. 2 ÉMILE CHANOUX, Écrits, ci t., lettre du 16 juin 1927, p. 171. 52~

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