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eaux. Cela pouvait offrirà l'administration vald6taine de grandes res– sources financières. Ensuite, elle devait forcer les producteurs à em– ployer une partie de l'énergie chez nous. Enfin, toute la force hydroélec– trique aurait dG etre consommée sur piace en industrialisant tous nos centres les plus importants. Vivant de nos eaux, les sociétés de production d'hydroélectricité au– raient dG redonner au pays une partie de leurs gains élevés en lui four– nissant quelques avantages sociaux; par exemple, en assurant aux ha– bitants l'électricité pour l'éclairage, le chauffage et la force motrice, si non gratuitement, au moins à un prix avantageux. Chanoux considérait "naturelle" cette industrie- ainsi que celle miniè– re et métallurgique - parce qu'elle était liée à la nature de notre territoire età sa ressource renouvelable, l'eau. Cependant les centrales étaient nées des capitaux étrangers. Pour maltriser cette ressource il fallait donc utiliser les épargnes croissantes des employés, des ouvriers et des paysans vald6- tains et se servir de cette "disponibilité locale en argent laquelle pourrait en bonne partie remplacer les capitaux venus du dehors': Opposition ou collaboration ? Les Vald6tains considéraient que la politique de I'État italien, qui concédait aux industriels piémontais la faculté de dériver de grandes quantités d'eau soustraite au développement de l'irrigation, était un voi à leur droit sur les eaux, droit acquis à la fin du XVII le siècle par l'affran– chissement des cens féodaux et payé à poids d'or à la noblesse locale. Chanoux se demandait s'il y avait un conflit d'intérets entre l'agricultu– re et l'industrie hydroélectrique 1 2. Or, celle-ci employait l'eau sans tou– tefois la consommer. Théoriquement, il n'y avait donc pas d'opposition. En réalité, le contraste entre les deux activités était évident. En effet, en prélevant l'eau des torrents, l'industrie hydroélectrique la soustrayait aux canaux d'irrigation ; de plus, le privilège des dérivations en faveur des centrales empechait d'obtenir des concessions pour de nouveaux rus ; enfin, la construction des grands bassins artificiels occu- 12 ÉMILE CHANoux, Problemi nostri: l'acqua, in Écrits, cit., p. 666-668. 61
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