23 Le Flambeau - 09

CHANGER DE PRÉNOM EST FINALEMENT POSSIBLE Mon grand-père Frédéric repose dans le cimetière de Saint-Ours à Aoste. Ce meme cimetière qui fut l'objet d'une bravade fasciste pour ap– prendre à nos morts qu'ils ne devaient plus communiquer leurs mes– sages aux vivants en langue française. Et aux vivants que la hai ne aurait poursuivi les Vald6tains meme après leur disparition. À ma naissance, en 1943, mon père aurait voulu m'inserire au re– gistre des naissances avec le prénom de mon grand-père, mais une loi fasciste de 1939, qui ne fut abrogée qu'après la chute du fascisme, en ... 1966 !, l'obligea à m'enregistrer sous le prénom de Federico. Qua nd je con nus le tort su bi, je m'ad ressa i au fonctionnaire du bu– reau de l'état civil de ma commune pour demander de changer de prénom. La réponse fut queje devais donner mandat à un avocat pour déposer une plainte au président du tribuna!, car seulement la sen– tence d'un tribuna! aurait pu le changer. Cette procédure était trop coOteuse pour mes possibilités. De plus, m'expliqua-t-on, cette voie de recours n'était normalement employée que par ceux qui portaient des noms et des prénoms grossiers ou se pretant à la raillerie, souvent le fruit de parents à l'humour mal inspiré ou de fonctionnaires cruels baptisant des enfants abandonnés par des noms affreux. Ce n'était pas mon cas. Finalement, pendant l'année 2000, je pris connaissance de la loi n. 482 du 15 décembre 1999 «Norme in materia di tutela delle minoranze linguistiche storiche >> et j'adressai, plein de confiance, ma requete au syndic de ma commune, car l'art. 11 indiquait précisément: <<l cittadini che fanno parte di una minoranza linguistica riconosciuta ai sensi degli aricoli 2 e 3 e residenti nei comuni di cui al medesimo articolo 3, i co– gnomi o i nomi dei quali siano stati modificati prima della entrata in vi – gore della presente legge o ai quali sia stato impedito in passato di ap– porre il nome di battesimo nella lingua della minoranza, hanno diritto 94~

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