21 Le Flambeau - 03
société valdotaine en tant que patrimoine culturel, outre que lexical. De 1948 à 1982 Ferrucio Deval a été instituteur et il s'est battu pour que le milieu valdotain de ses élèves constitue une valeur à exploiter et valoriser plut6t qu'une limitation ou, pire, un élément discriminatoire. Les temps n'étaient pas murs, alors, pour soutenir que le patois représentait un atout dont il fallait etre fier, bien au contraire on affirmait que les dialectes auraient empeché d'apprendre correctement la langue nationale officielle et, clone, devaient etre bannis de l'école. Deval a refusé ce principe et, en précurseur de la moderne pédagogie qui attache une grande importance à la connaissance des dialectes, a permis au milieu valdotain de faire son entrée à l'école, pour mieux le conna'itre, l'appré– cier et le valoriser, tout en étant convaincu de la nécessi– té de s'ouvrir en meme temps au monde extérieur, condi– tion indispensable pour devenir des citoyens conscients et responsables. L'engagement politique a été l'autre grande passion de notre ami Ferruccio. Homme de gauche depuis toujours, dès sa jeunesse alors qu'il avait participé à la Résistance, il a parcouru tout le chemin allant du PCI au PD, ne perdant jamais l'espoir d'aboutir à une société plus équilibrée, plus équitable, plus respectueuse des droits de l'homme. n a été très actif dans sa commune d'origine, Nus, où il a rempli la charge de vice-syndic pendant trois mandats. Récemment encore, alors que la maladie suivait inexorablement son cours, il contribuait à la création d'un musée ethnographique par ses traductions en patois des noms des objets de notre tradition alpestre. n va laisser un vide profond, non seulement dans sa fa– mille, à laquelle vont nos condoléances sincères, mais dans le monde culturel et politique où il a su vivre avec la grande discrétion des hommes de valeur. Adjeu, Ferruccio, t'i étà peno eun gran métre!
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