21 Le Flambeau - 03

que la position du fascisme ne semble pas trop se différencier par rapport à celle proposée par Vegezzi-Ruscalla: le but pri– maire était celui de créer un état unitaire et, pour faire cela, on avait besoin que tous les citoyens parlent la meme lan– gue : l'italien. Une unité dans l'uniformisation qui se concré– tisa avec la loi n° 2191 du 22 novembre 1925 qui interdisait officiellement l'enseignement de la langue française dans les écoles de tout niveau. Ainsi, avec le fascisme, le reve de Ve– gezzi-Ruscalla se réalise ... Suite à cette loi, de nombreuses autres actions visèrent à la suppression de la langue fran– çaise : à partir de l'interdiction de l'emploi de cette langue jusqu'à arriver à l'élimination de tous les toponymes fran– cophones de la Vallée d'Aoste età leur substitution avec des nouveaux noms italiens. Nous avons vu jusqu'ici les différentes positions vis-à– vis de la langue française. Qu'en est-il pour le patois ? Cette langue ne semble pas créer trop de problèmes : en effet, elle ne possédait que le statut d'un simple dialecte, camme beaucoup d'autres en Italie, et donc elle ne présentait pas de difficultés pour l'imposition de la langue italienne et l'as– similation à la culture nationale que le fascisme cherchait à réaliser. Les Valdòtains pouvaient, donc, bien maintenir leurs patois francoprovençaux, mais pas leur langue sécu– laire, le français. À ce propos, Vincent Réan nous donne ses réflexions concernant le ròle de la langue maternelle dans la vie de notre pays : " Tout dialecte a pour complément et pour expression définitive la langue qui lui correspond. Ainsi les dialectes italiens convergent tous vers une synthèse unique et c'est la langue italienne. Ainsi les patois français convergent de la meme façon et pour le meme motif vers la langue française. Pourquoi en serait-il autrement pour le nòtre ? Ainsi camme les patois du Valais, de la Savoie, de la Franche-Comté ont eu pour couronnement la langue de Pascal et de Hugo, de meme le patois valdòtain, pour se parfaire, n'a d'autre voie que la route lumineuse de la lan– gue française , . n continue un peu plus loin, en énonçant les objections

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