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PoUR UNE HISTOIRE DE LA V ALLÉE D'AosTE Un projet-reve de l'abbé Joseph-Marie Trèves "* Joseph-César PERRIN ci en Vallée d'Aoste nous sommes tellement paraly– « I sés, baillonnés et muselés que depuis plus d'un an pas meme la "Ligue Valdotaine" n'ose faire san nom ! Et c'est tout dire ! » 1 • Ainsi écrivait l'abbé Trèves à son ami Pierre Gorret le 24 octobre 1927 i et cela avec raison et jus– tesse. En effet, si le fascisme et la montée au pouvoir de Mus– solini avaient immédiatement alerté les Valdotains les plus conscients, la suppression de toutes les libertés constitution– nelles en 1925-1926 et l'instauration de la dictature furent funestes à l'Italie et de façon encore plus particulière au Val d'Aoste car le régime durcit encore davantage ses actions de dénaturalisation de la personnalité valdotaine. Mais cet état d'aberration était aussi causé, au moins en partie, par l'indif– férence de n otre élite et l'abbé en était conscient: "Un groupe de Pretres Valdotains commence à fléchir un peu en faveur de l'italien » 2 i "Nous comptons trop de laches, d'inertes, d'égo– !stes, de déserteurs ,a i " Ces polémiques stériles, mesquines, incessantes de parti sont dégoutantes et toutes au préjudice du bien vrai et réel de la Vallée et rendent l'action indépen– dante et féconde très difficile , 4 i " Notre Vallée, déchirée par des divisions fratricides envenimées, empoisonnées, [est] piétinée, muselée dans ses Institutions les plus vénérables, livrée aux petitesses stériles de parti, affaiblie par un courant l PIERRE GoRRET, Quelques lettres de l 'abbé Joseph Trèves, Aoste, Imprimerie Ida, 1967, p. 118. 2 Ibidem, p. 86, lettre du 30 juin 1923. 3 Ibidem, p. 92, lettre du 5 avrill924. 4 Ibidem, p. 94, lettre du 12 novembre 1924. m