21 Le Flambeau - 03
d'intense travail, Trèves affirmait que le projet avançait à pas lents mais surs. Et pourtant les déceptions n'avaient pas manqué. Dans son calepin, l'abbé a dédié quelques pages à ce qu'il appelle les" 'diversifs' de l'Histoire Valdotaine ", c'est-à-dire les op– positions plus ou moins ouvertes à son projet de la part de quelques-uns de ses confrères. D'abord l'abbé Henry. Dès juin 1927 Trèves l'avait talonné (quatre entrevues et trois lettres) pour qu'il écrive l'histoire de l'alpinisme valdotain, lui arrachant une réponse positive aussitot démentie. Henry ne voit pas de bon ceil cette initia– tive car il la croit préjudiciable à son Histoire populaire et religieuse qui est sous presse, alors que Trèves se dit engagé à sa diffusion pour les mérites qu'elle a, pour le fait qu'elle serait une introduction aux douze volumes de l'Histoire Val– dotaine et enfin camme reconnaissance envers son profes– seur de la Maitrise. Le l er février 1928, déçu, l'abbé fournit un jugement très négatif de son confrère : " Serait-ce là de sa part une espèce de sabotage ? C'est ce que l'avenir éclair– cira. Entre-temps pour mieux marquer et son dépit et son absentéisme complet pour ne pas dire son hostilité évidente, il démissionne encore de l'Académie. Erreur! Aveuglement! Petitesse des célébrités et des grands hommes. Preuve que l'alpinisme ne donne pas toujours la grandeur d' ame et la noblesse du cceur et des sentiments. Parce, Domine"· _ De sa part, lors d'une entrevue du l er septembre 1927, le supérieur du Petit Séminaire, le chanoine Christillin, à qui Trèves présente le projet, répond rondement que " Cette grande Histoire Valdotaine est une Utopie colossale ! où trouver l'argent ? et les rédacteurs sont-ils à la hauteur de leur tache? Puis il y a deux réserves graves à faire: l o la cen– sure du Gouvernement n'en permettra pas la publication; 2° dans lO ans personne ne lira plus le français "· L'attitude de l'éveque d'Aoste, Mgr Calabrese, n'est pas celle que l'abbé pensait. Celui-ci avait chargé les chanoines Gal et Boson d'illustrer le projet à l'éveque qui, sans se mon– trer hostile, avait déclaré qu'il y avait déjà l' Histoire de Mgr Due et celle sous presse d'Henry. Le 22 novembre 1927, m
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