21 Le Flambeau - 03
Vuillermoz, originaire d'Aoste et agé de 70 ans. Cet homme avait couché, le soir du 24 septembre 1843, à Saint-Cergue, dans l'écurie de l'auberge de l'Union, gérée par François De– laigne. Il était en compagnie d'un homme beaucoup plus jeune que lui. Cet individu était Alphonse Andruet, agé de 22 ans, habitant, lui-aussi, Aoste. C'étaient, donc, des Val– dotains. La rencontre des deux hommes fut fortuite. L'un, André Vuillermoz, voulait descendre à Nyon pour attendre le bateau à vapeur et se rendre, ensuite, à Vevey i l'autre, Alphonse Andruet, se dirigeait aux Rousses pour y tra– vailler aux fortifications. Vuillermoz et Andruet étaient ar– rivés ensemble, dans la soirée du 24 septembre, à l'auberge de l'Union à Saint-Cergue. À ce qu'il parait, ils se firent servir du vin, du pain et du fromage et, d'après l'enquete, ils " étaient en très bonne intelligence "·Le jeune Andruet " engageait beaucoup Vuillermoz de partir le soir meme pour Nyon , mais, " sur les observations du propriétaire, ils se décidèrent à coucher à l'écurie "· Les deux hommes se levèrent le lendemain matin à 4 heures et " se firent servir chacun trois verres d'eau-de-vie , i après quoi, ils sortirent ensemble, vers 4 heures et demie, et ils se dirigèrent du coté de la maison de ville sur la route qui conduit à Arzier, après avoir demandé le chemin le plus court pour prendre le bateau qui allait à Vevey. Le propriétaire de l'auberge s'était offert d' accompagner Vuillermoz avec sa charrette et de le conduire jusqu'à Bursins, " d'où il serait bientot à Rolle "· Mais Andruet s'y était opposé, en disant qu'il fallait que Vuillermoz " descendit à Nyon, qu'il serait plus vite ren– du "· Andruet et Vuillermoz sortent, donc, de l'auberge et, ensemble, prennent la route. Ce sont là les dernières heures de vie de Vuillermoz. Son cadavre sera trouvé par le berger i son cou porte une plaie profonde et sous sa tete il y a une grande quantité de sang. À quelques mètres de son corps, les gendarmes trouvèrent un couteau de poche à ressort, "au pied d'un petit hetre ", taché de sang et" qui paraissait avoir servi à donner la mort "·La lame du couteau porte le nom de son fabricant, Saro. Le cadavre n'indiquait" aucune trace de lutte "· Le rapport du docteur chargé par le magis-
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