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part, d'offrir aux jeunes élèves l'opportunité d'avoir d'autres interlocuteurs francophones que leur maitresse. (À l'époque il n'y avait pratiquement que des femmes dans l'école maternelle). Entre temps nous avions suivi des formations diverses dans le théatre et l'animation, mais nous n'étions pas encore très siìrs de nous. Nous avons demandé aux professionnels que nous fréquentions s'ils seraient intéressés de s'engager avec nous dans cette aventure, mais les craintes que nous avions étaient partagées par tout le monde. En fait, en 1980 l'animation théatrale à l'école maternelle n'était pas très dé– veloppée, à tel point qu'après notre première série d'anima– tions, à notre retour à Paris, j'ai été engagée immédiatement au Théatre de l'Ile de France pour réaliser des animations de ce type. Nos interventions '' tests" se sont déroulées en 1981 dans l'école de Pollein et de Sarre. Elles ont été enregistrées en vidéo, puis soumises à l'équipe de la méthode Valentine– linguistes, psychopédagogues, psychomotriciennes- et enfin le feu vert nous a été donné pour démarrer seize séries de deux fois huit animations. Nous avons été, je pense, les seuls intervenants extérieurs des écoles valdotaines à avoir diì su– bir un examen de passage de ce genre et fìnalement nous en sommes plutot fìers. On ne peut imaginer le bonheur, l'émotion et la fìerté que cela a été pour nous d'entrer dans ces écoles, d'entendre ces enfants qui parfois parlaient trois langues, de voir leur en– thousiasme, parfois débordant. Mademoiselle Viglino avait un plan très précis: commen– cer un vrai bilinguisme par l'école maternelle, puis conti– nuer dans les classes supérieures. C'était sa politique. Nous venions à l'école, non pas choisis par les enseignants, mais c'était en quelque sorte un cadeau de l'assessorat qu'on ne pouvait pas refuser. Ainsi nous sommes allés dans pratique– ment toutes les écoles. Toutefois, nous avons négocié de donner en parallèle des représentations théatrales, car nous tenions à rester des artistes et non pas, petit à petit, nous transformer en enseignants.

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