22 Le Flambeau - 12

Tu savais avec beaucoup de charme effacer les répri­ mandes parfois acerbes adressées à tes collaborateurs ou collaboratrices. Les protagonistes du Groupe Folklorique s'étant dispersés par suite d'occupations diverses et d'obligations familiales, tu nous réunissais quand méme.Et un jour de 1997 tu des­ cendis une lourde malle et en extirpas nos costumes... Un peu mités, il faut le dire, et tu nous dit: "Essayez-ça ! "·Ce que nous fimes avec force fou-rire et encore d'efforts pour rapprocher les deux còtés des fermetures... Après quelques créations et modifications, nous pùmes reprendre nos te­ nues et les répétitions et maintenant nous nous retrouvons chaque mois pour chanter les vieux refrains. Mon mari René s'est chargé de la Présidence de l'UVL, les accidents et la maladie t'ayant contraint à aller habiter dans une structure comportant des soins où, bien sùr, tu as em­ mené ta chère Vallée d'Aoste ! En effet, ta chambre décorée de posters d'outremonts (un peu trop de l'avis du Directeur de l'Établissement) regorge de souvenirs, réduisant l'espace, où il n'est pas aisé de trouver un siège. Doué, malgré ton grand age d'unemémoire exceptionnelle, tu récites sans erreur à tes visiteurs médusés des strophes en­ tières de poésies apprises à l'école primaire i et quand tu fais une réclamation au Directeur, c'est en vers. Tu nous a quittés en ce mois d'aoùt. À ton enterrement le Prétre a dit que tu étais un " ras­ sembleur d'hommes , i c'est très vrai, car nous continuons à nous rencontrer. Nous avons chanté à l'église [e te salue et, d'une voix étranglée, au cimetière (qui porte un nom patois : Bramafan) où Marie-Louise ta femme repose : Montagnes Valdotaines. Comme le dit Raymond Vautherin dans son dictionnaire "Tu es parti pela Savoé , (ce qui veut dire "Tu es parti pour la Savoie : tu es mort , ) : alors on se reverra !

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