22 Le Flambeau - 12

abondante, car les forèts valdotaines n'avaient pas encore été épuisées par la production du charbon de bois utilisé en grande quantité par les nombreux hauts fourneaux. Au cours de l'été et de l'automne de 1701 le Conseil des Commis dut s'occuper de cette papeterie pour contraster les prétentions du fermier général des battoirs de papier qui voulait exiger la gabelle sur celui de Chatillon, qui à cette époque-là était géré par un certain Gallutio4. Le 20 juillet l 70l, en présence de Charles-Toseph D'Allery, vibailli et lieutenant général du duché d'Aoste5, les conseillers commis lurent une lettre de François-Jérome de Challant, baron de Chatillon, " donnant part au Conseil comme l'assensateur général des battoirs du papier a fait signifier avec inionction au sieur Gallutio, assensateur du battoir de Chatillon, pour exiger la gabelle portée par les ordres de S.A.R. " · Le fermier général avait avancé une requète de paiement de douze écus d'or tous les ans. Or, plus que pour ce montant, le baron était préoccupé par le fait que la sollicitation allait à l'encontre des privilèges du duché qui avait obtenu des ducs de Savoie l'exonération du paiement des gabelles. Dans le but de ne pas laisser introduire un abus, le baron demandait au Conseil d'intervenir auprès du président Frichignone, conservateur général des Gabelles, afin qu'il ordonne de " ne rien innover contre les privilèges du présent Duché "6. Le Conseil remer- 4 AHR, Fonds Ville d'Aoste, Consci! dcs Commis, RegisLres du Pays, XXIII, p. 72'-73'. 5 Le comte Charlcs-Joseph D'Allcry, présidcnt de la Chambre des Comptes de Savoic, fut nommé vibailli et licutenant du duché d'Aostc le 28 févricr 1699 camme substitut d'Érasme-joscph Buschetti; le 22 mai 1702 il devint vibailli effcctif et il exerça cette chargc jusqu'au mois d'aoùt 1713. 6 Dcpuis son institution le Conseil des Commis avait obtcnu des ducs dc Savoie l'cxonération dcs impots sur l'importation, l'exportation et la ventc dc plusieurs produits de l'agriculture ou de l'industrie - à l'exception de la gabelle sur le sei -, mais tout au long de la dcuxième moitié du xvn·· siècle les fonctionnaires de la Cour turinoise avaient cssayé d'abolir ccs prìvilèges, voire d'introduire de nou­ velles contributions et gabcllcs. La réaction des Valdòtains avait toujours eu gain de cause, parfois moyennant fìnance, mais la situation empira à la fin du siècle quand, le 12 mars 1699, le Patrimonial Général intenta un procès contre le duché devant la Chambrc dcs Comptcs " afin de faire déclarer ledit Duché soumis à toutes im­ positions, droits, tailles, gabclles et autrcs charges, tout de méme quc l'on pratique sur le restc dc nos États ... La naissancc du fils ainé dc Victor-Amédéc II sauva la situation car l'Assembléc dcs Trois États vota pour ccttc circonstancc un 'donatif' m

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