22 Le Flambeau - 12

JEANDE MONTAGNY Un Brissognein pas banal � Joseph-Gabriel RIVOLIN L es visiteurs du L ouvre, qui ne se contentent pas de don­ ner un coup d'reil en vitesse à Mona Lisa et à la Vic­ toire de Samothrace et qui s'aventurent jusqu'au der­ nier étage du Musée, peuvent découvrir un tableau de grand format (plus de 2 mètres de base sur 1,62 m de hauteur) qui est unanimement considéré camme l'apogée de la peinture française du Moyen Àge : la célèbre " Pietà " de l'école d'Avi­ gnon, provenant de la Chartreuse du Val de Bénédiction, à Villeneuve-lès-Avignon. C'est une reuvre extraordinaire de par sa qualité et le pathos qu'elle inspire : sur un fond doré se découpe une hiératique Sainte Vierge assise, les mains jointes en prière, portant sur ses genoux le cadavre de Jésus. À sa droite, saint Jean l'Évangéliste enlève pieusement les épines de la tete du Christ et à sa gauche sainte Marie Ma­ deleine pleure en s'inclinant, rompue par la douleur. À còté de saint Jean, un ecclésiastique agenouillé-le donateur-est un magnifique portrait à la hauteur cles chefs-d'reuvre de la meilleure école flamande. L'auteur, le peintre laonnois En­ guerrand Quarton (1415 env. - 1466), a suivi un schéma en forme de coupole, une sorte de baldaquin vivant et vibrant d'où l'orant habillé de blanc se détache nettement sur l'ar­ rière-plan sombre, un paysage couronné par les coupoles et les minarets d'une Jérusalem féerique. Si le visiteur du musée est un Valdòtain, il sera surpris d'apprendre que le généreux mécène qui commanda le ta­ bleau et qui s'y fit représenter venait de la Vallée d'Aoste. Il s'agit, en effet, de Jean de Montagny, fils de Thibaut, sei­ gneur de Brissogne, de Sarre et de Rhins, qui avait épousé Marguerite, fille du dernier seigneur de Quart, Henri, et de sa femme Penthésilée cles marquis de Saluces. Camme il ar- m

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