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lieu conventuel contrastait non seulement avcc la bruyante Avignon,qui s'étirait en face, au-delà du Rhòne,mais aussi avcc la petite ville qui cntourait la chartreuse : Villencuvc­ lès-Avignon, où les cardinaux de la curie habitaient leurs somptucux palais (les" livrées "),à l'ombre du fort Saint-An­ dré, symbole éloquent du contròle strict que le roi de France exerçait sur lcs antipapes. C'est le monastère des chartreux qu'il choisit pour sa dernière demeure, par son testament du 27 mars 1449, et pour lequel il fit peindre par Enguerrand Quarton deux des principaux chefs-d'reuvre de la pcinture française du Moyen Àge : la" Pietà , du Louvre,dont nous avons parlé, et le" Couronnement de la Vierge ",qui est res­ té à Villencuve-lès-Avignon. Actuellcment ce chef-d'reuvre est exposé au Muséc municipal,un palais du XIVc siècle qui fut la livrée du cardinal Pierre de Monteruc, neveu du pape Innocent VI,où,en mars 1387, vint habiter un autre cardinal, Pierre de Luxembourg ; frappé d'une maladie mortelle, il y rendit l'àme le 2 juillet suivant cn odeur de sainteté. C'est au premier étage du musée qu'est exposé l'étonnant retable commandité par Jean de Montagny. Le contrat de prix-fait que le chanoine valdòtain établit avec Enguerrand Quarton,daté du 24 avril 1453 et conservé aux Archives dé­ partementales de Vaucluse, contient, en plus du prix (120 florins de 24 sous d'Avignon) et du délai pour l'exécution du tableau (le 29 septembre 1454), des indications sur les carac­ téristiques techniques que la peinture devra avoir et,surtout, en décrit le détail des contenus iconographiques. Le tableau représente le Ciel, la Terre, le Limbe,le Purga­ toire et l'Enfer. La Sainte Vierge apparait au centre,tout en haut,enrobée d'un riche vètement rouge et or et d'un man­ teau bleu. À ses còtés, Dieu le Père et le Fils, représentés de manière identique et spéculaire, vètus de blanc et por­ tant des manteaux de pourpre bordés d'or,posent sur sa tète une couronne d'or parsemée de pierreries. Derrière la tète de Marie surgit la colombe du Saint-Esprit, les ailes déployées, nimbée d'une auréole crucifère identique à celle des deux autres Personnes divines. Des deux còtés, les archanges et les autres hiérarchies angéliques occupent le haut du tableau. m