22 Le Flambeau - 12

après le Couronnement) était resté la Sainte Vierge et son im­ mense chagrin, exprimé par une citation des Lamentations de Jé­ rémie : " O vos omnes qui tran­ sitis per viam atendete et videte si est dolor sicut dolor meus , ( ,, Ò vous tous qui passez par ce chemin, regardez et voyez s'il est douleur pareille à la mienne , ). Son attitude de prière exprime cependant le dépassement de la souffrance, vaincue par la foi iné­ branlable dans la résurrection du Christ, dont le corps constitue presque l'autel d'une célébra­ tion liturgique où la sainte Mère remplit le role de pretre (l'inter­ médiaire par excellence entre le monde sensible et la Divinité) et les deux saints celui de desser­ vants grégaires. La mort, la douleur et l'apo- Enguerrand Quarton, Retable de la Pietà d'Avignon, détail: portrait présumé du chanoine fean de Montagny théose de la Vierge Marie, la résurrection des défunts : des thèmes iconographiques qui durent marquer l'esprit d'un autre Valdotain, un jeune étudiant universitaire d'une quin­ zaine d'années qui se trouvait à Avignon en 1455, alors meme qu'Enguerrand Quarton était vraisemblablement en train de peindre la Pietà. Ce n'était pas un jeune homme quelconque : il s'appelait Georges de Challant, il était déjà chanoine de la primatiale de Lyon depuis deux ans et il ap­ partenait à la branche de l'illustre famille qui s'était établie dans le Lyonnais, où elle possédait les seigneuries de Varey, Oson et Retourtour. Il est certain que le jeune Challant était en relation étroite avec Jean de Montagny, car sa sreur Jeanne était fiancée à un neveu du chanoine avignonnais, Humbert de Montagny: le mariage fut célébré en 1456. Il est probable que ce fut lors de son séjour à Avignon, qui se prolongea

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