Contesse Marie Victoire de Challant-Solaro

12 Il débute en nous faisant remarquer que nul nom ne pouvait mieux convenir à cette dame que celtii qu'elle por­ tait : Victoire Solar, car sa vie fut un triomphe incessant de la vertu; si bien qu'elle devint un vrai soleil de bienfai­ sance pour les Challant, pour sa famille et son entourage, ainsi que pour tous les sujets de cette noble et riche Mai­ son. A noter que l'auteur ne doute pas que ce ne fut aux prières et aux _ mérites de cette femme que le long procès pour les anciens fiefs de Challant fut tranché en 1696, en faveur de son mari et qu'ainsi prirent fin des désordres lamentables qui, durant ces débats plus que séculaires, s'étaient intro­ duits dans ces terres. - Ainsi, dans le seul mandement de Graine, une trentaine d'assassins et détrousseurs, ayant leur repaire dans les épaisses forêts de l'endroit, étaient depuis longtemps la terreur des régions environnantes. « Mille fois heureuse, écrit Bréan, fut la journée que le Ciel exauça les prières de cette grande dame et que cette comté se vit en possession de son légitime Seigneur aussi bien que le Seigneur en possession de sa comté légitime et véritable ; bénite fut de tous les gen� de bien et pour tou­ jours cette belle aurore, et le Soleil qui, après avoir visité ses justes vœux jusque au sein de Dieu même, toucha le cœur d'un prince juste et pieux, dissipa par ses doux et pénétrants rayons les _ épaisses ténèbres d'un très grand nom­ bre de crimes qui s'y commettaient, c'est donc ce beau jour que les gens de bien commencèrent à triompher de leurs ennemis, et que tous ces oiseaux nocturnes, tout con­ fus et offusqués d'un si beau soleil se disposèrent à battre en retraite. Etenùn sagittœ tuœ transeunt ; vox tonitrui tui ùt rota. » La paix revint dans les fiefs soumis au comte de Chal­ lant. Ce fut pour eux un bonh e ur · que de connaître en­ fin quel était leur véritable Seigneur; Dieu l'avait favorisé de sa justice « comme lui-même l'avait toujours rendue aux autres". Ici l'auteur, entraîné sans doute par le goût du temps, de jouer sur les mots, souvent même fort obscurément,

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