Contesse Marie Victoire de Challant-Solaro

18 - toujours modérée (qu'elle était) en son intérieur d'une saincte mansuétude » • C'est ainsi qu'elle mesurait sur la clémence les pumt10ns et peines qu'elle devait infliger. En voici un exemple : Un jour, dans le château d'Issogne, une de ses servantes s'était laissée aller jusqu'à donner un soufflet à un enfant de la corntesse. Celle-ci reprit sérieusement sa domestique et lui dit qu'elle n'entendait pas qu'on fit à. l'endroit de ses en­ fants, des actions aussi grossières ; que, s'ils manquaient à leurs devoirs, on n'eût qu'à l'avertir elle-même ; et qu'elle « sçaurait trouver d'autres moyens pour les mortifier, sans que d'a1 \ tres se prissent de semblables liberté " s. » Ici l'his­ torien nous fait remarquer que cette dame avait parfaite­ ment compris ce passage de S. Grégoire : Curandum sum­ mopere est, ne ira, quœ, ut instrumentum virtutis assumitur, menti dominetur, ne quasi domina prœeat, sed velut ancifla ad obsequium parata, a rationis terg·o numquam recedat; et cet autre de S. Paul. aux Hébreux : Pacem sequimini cum omnibus el sanctimoniam sine qua nemo videbit Deum. Cette douce fusion . du sérieux et de la clémence, de la bonté et de la prudence, par laquelle elle savait condamner les torts des u l 1s sans approuver ceux des autres, remplis­ sait de respect et de vénérati � m pour elle tout son entou­ rage. Il n'y avait pas jusqu'à ses plus proches parents qui n'en fussent transportés d'admiration et ri'en proclamassent la sainteté : Surrexerunt filii ejus et beatissimam prœdica­ verunt. * * * Rappelant un principe de !'Ethique expriiné en ces ter­ mes : Rati7J prœest irascibili et concupiscibili, non princi­ patu politico, aut regali, qui est ad liberos, qui non totaliter subduntur imperio, le biographe de la comtesse dit qu'elle en avait fait la règle de sa conduite dans l'éducation de ses enfants. Evitant le despotisme auprès de tous indiffé­ remment, elle avait soin aussi d'étudier le caractère, les

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