Contesse Marie Victoire de Challant-Solaro

- 1 9 - goûts, les aptitudes de chacun en particulier ; elle s'appliquait ensuite à encourager et développer ces dispositions natu­ relles dans les occupations qu'elle leur donnait. C' était très sage ; car, disent les philosophes, un éducateur ne doit pas oublier que « Unusquique ea in quibus delectatur optime operatur: contraria nequaquam vel debiliter », au risque de manquer son but. D'ailleurs S. Paul n'avait-il pas dit : Patres, nolite ad indignationem provocare filios vestros, ne pusillo anùno fiant .t> (ad Col. I 11) - A ces sages prér:au­ tions elle avait . soin d'unir une vigilance minutieuse et cons­ tante, se faisant un devoir invariable de l es diriger (ses en­ fants) plus encore par ses exemples que par ses paroles. - Elle leur servait de modèle surtout par son dévouement et ses œuvres de charité envers le prochain. Aussi était-elle souvent ravie par les succès que sa pieuse sollicitude lui obtenait sur le cœur de ses enfants. - Ainsi, un jour, l 'un des plus jeunes d' entre eux l'aborde et lui dit : Maman, je veux jeûner aujourd'hui. - Et l a mère : Mon enfant, que ferez-vous donc de la portion qu'on vous donnera? - Il lui répondit qu'il la donnerait au premier pauvre qui se présenterait à la porte du château. On voit d ' ici le bonheur dont était inondé le cœur de la pieuse dame au conspect de ces traits de vertu de la part de ses enfants. * * * Après cela Bréan relève dans la dame Solar-Challant un détail auquel, bien sûr, nul de nous ne s'attendrait. Et c'est que la pieuse comtesse tranchait avec les grands de son temps en ce qu'elle donnait peu ou point d 'importance aux « horoscopes et astrologies judicatoires » ou divinatoires. Il écrit qu'elle « ne doutait pas qu'une conduite sage et prudente lui mériterait de Dieu infailliblement grâces sur grâces, sans qu'elle s'amusât à des conjectures le plus sou­ vent superstitieuses. » A remarquer ici que la comtesse, comme son biographe, semble avoir bien admis la possibilité d ' une influence des