Contesse Marie Victoire de Challant-Solaro

- 27 - posé de diverses opinions, alors même qu'un se serait servi de la tournure non toujours limpide de ! ' Ecole, ou qu'on fut tombé en divergence d'avis. C'était à ce point qu'après le repas, elle se plaisait à rappeler à ces messieurs toute la suite du pieux et docte débat ; ce qu'elle faisait avec une étonnante exactitude. Extrême était, d'ailleurs, le respect dont elle entourait les ministres du Seigneur, comme de véritables dispensateurs des grâces et des mérites de Jésus-Christ. Ce respect, géné­ ral envers toute� les personnes sacrées, son biographe note qu'elle le proportionnait à la vertu . qu'elle y découvrait au­ tant qu' au rang qui les distinguait. * * * Extrêmement soucieuse de la formation morale de ses enfants sur la base de la piété chrétienne, elle avait soin de ne pas s'en séparer ; elle les voulait à côté d'elle ou sous ses yeux, dans toutes les pratiques religieuses. Ainsi, elle les réunissait pour prier tous ensemble avec elle soir et matin ; on allait ensemble à l 'église, où elle se plaisait à les voir servir à l ' autel, ou les suivait de l 'œil pendant le sermon, qu' elle exigeait qu'ils écoutâssent au point d'en de­ voir rendre compte bientôt après au château ; c'était là un point de règle dans son système d ' éducation. Ainsi les fa­ çonnait-elle à · garder dans l 'église une attitude correcte et édifiante. - Arrivé là, son pieux biographe a l ' air d 'avoir un heureux et j uste coup d 'œil, écrivant qu'elle était sicut aquila provocans ad volandum pu/los suos et super eos voli­ tans (Deut. XXXII). Il remarque aussi qu 'elle avait grande hâte de faire administrer au plus tôt le Baptême à tout nouvel enfant que Dieu lui eût donné ; tranchant ainsi nettement avec l 'abus, qui prenait dès lors et que Bréan appelle « nouvelle mode » , d'ajourner le baptême pour at­ tendre l 'arrivée du parrain ou de la marraine. \ 1

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