Contesse Marie Victoire de Challant-Solaro
29 - chez lui ne voulant pas le déranger en l 'appelant au chfi teau, bien que cette démarche de sa part l 'exposfit à de majeures incommodités. -- Là, entre les mains de son confesseur, elle fit, avec le consentement de son mari, le vœu de ne plus porter que des vêtements de laine. Elle alla plus loin, faisant cadeau à l' autel de N. D. du Ro saire, en l 'église de Châtillon, de ses habits nuptiaux, qui étaient d ' un très grand prix, et qu'elle n'avait portés que le jour de ses noces. De plus, jamais elle ne voulut s'adapter à la mode qui s'introduisait alors, de certaines parures dont les dames s'or naient la tête et qu'on appelait fontanges, ni de paraître décolletée (chose que son biographe signale comme sujet de désolation de tous les gens de bie_n) ou d ' autres abus de ce genre. * * * Aussi le prince Victor-Amédée lui accordait-il sa plus haute estime. Il le lui prouva par les marques les plus grandes. Il y avait à Châtillon le régiment de Mondovi ; la sol datesque opprimait impitoyablement les gens du pays. Ceux-ci recoururent avec confiance à leur noble châtelaine ; celle-ci recourut au prince. Sitôt que les choses furent ex posées à S. A . R . , l ' ordre fut mandé qne le colonel fut démis sans autre formalité. Une autre fois que ce prince se rendit à cheval au chfi teau de Châtillon, celle-ci en sortit promptement en très grande diligence, pour aller lui présenter ses hommages. Mais le prince touché de son juste zèle et de l 'affection qu'elle lui démontrait, mit pied à terre de suite qu'il l 'aperçut, et lui dit d ' un ton fort accueillant : « Madame ! c'est trop de vous porter j usqu'ici ; c'est bien assez que vous m'eussiez attendu à la première porte et luy donnant la main tout d ' un coup la ramena a1,1 château. »
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