Contesse Marie Victoire de Challant-Solaro

3 .§ * • * Elle donna des mqrques assµrées cle sa mort. La dernière fois qu'elle fut à Châtillon, elle fit l ' inven­ taire de tout, elle cacha les linges dans des sacs, le mari en pleurait ; elle répondait qu' il ne fallait que faire tou­ jours lq. volonté de Dieu. A.près ce, elle se renpit auprès de tOJJtes 1es - familles de Châtill o n et fit ses excµs.es à tous ceux qu'elle con­ nq.issait ; ce qui oblig�q. tous à être émus jusqu'aux lanp.es . A St-Vinc�pt, elle s'arrêt.a deux heures de tetpps, à genoux, devant le S. Sacrement. Durant cet �space de temps elle recommancja à Pieu, à St Vinçent, à toute la Cour céleste, les gr;wes intérêts de son âme ; celui surtout de faire une bonne mort. * * • Etant arrivée à Issogne, elle se hâta de recevoir tous les sacrements ; ensuite elle pria son mari qu' après sa mort il ne permit qu'à des personnes de son sexe de toucher à son corps ; qu'il . évitât de faire trop de dépenses, vu qu'il était convenable de se limiter à des dépenses ordinaires à l 'occasion de sa sépulture, les frais du procès étant consi­ dérables. S'étant aperçue qu'un copficJent avait soldé pour elle son tisserand, e ll e · chargea un ami de lui apporter à Aoste l ' argent qu'elle lui devait. Son mari, voyant tout cela, en pleurait à chaudes larmes ; elle le consola, lui disant que tel était l e dessein de Dieu , auquel il n ' y avait qu'à se conformer. Du reste, lui-même, d ' après l e dire de madame, ne lui survivrait pas longtemps. Il ne lui survécut en effet que l ' espace de sept mois et il disposa qu'après sa mort son corps fut déposé auprès d'elle. Elle l ui fit présent de son crucifix, d'une image de la V ierge. A celui qui reçut son testament, elle fit insérer cette