

PIERRE
GAZIN
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Par su ite de l a question de Chermontane, une cor
diale harmonie n ' avait plus régné entre valaisans et
valdôta ins . Ceux-ci soupçonnèrent chez leurs voi s i ns l e
secret projet de s 'emparer du Duché. Cette prévis ion
fut sur l e point de se réaliser ; ma i s l e proj et échoua
devant l a fermè attitude du maréchal de Brissac, comme
l e démontre l a l ettre qu' i l adressa aux valaisans, le
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j anvier
1 554 :
« Vous ay b i en vou l u escrire l a presente
pour vous d i re que j e n 'ai poi nt dél ibéré de les - val
dôtains - assa i l l ir, ne faire la guerre en aucune man i ère,
ma i s au contrai re l eur garder et inviolablement obser
ver la neu t ra l i té qui l eur a esté accordée par l e Roy, et
que pour ceste cause il me semble n 'estre point de
besoing que vous en entrier, en aucun travai l ne des
pense, attendu qu ' i l s sont assurés de mon costé 1
» .
La trève conc lue en j anvier 1 552 par l e Duché avec
la France expirait. Les Etats Généraux réun i s l e 9 février
1 554 au couvent de Saint-.françois, sur l es i nstances du
conse i l l er ducal jean-Bapti ste de l 'isola, délibérèrent de
renouveler l e traité avec l a F rance « pour l e bi en et
repos de tous les habitants et subgects dudi ct pays, en
considération que tel l e amytie ne peult que grandement
profiter.
»
Ils prirent la même délibération « au faict de
l a confi rmation de l ' ancyenne amytie et voisi nance den-
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Grenat,
Histoire Moderne du i'a/ais.