

PIERRE
GAZllN
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çonnent néanmo i ns que ces mouvements sont dirigés
contre eux. S' i l en est a i ns i , ils veulent se préparer à la
défensive et combattre pour l eur prince » .
Il
l eur fut
répondu sèchement : « Que ceux du Val d'Aoste s 'ar
ment et se t iennent sur l a défen sive, nous ne nous en
occupons poi nt, n ' étant po i nt l eur suzera i n n i eux l e
nôtre ; a i ns i notre l evée ne l es regarde nul l ement et
i l s n 'ont pas à s ' en enquéri r 1
» .
Emmanuel -Ph i l ibert avait ·i nstitué un conseil, afi n de
pourvoir; en son absence, au gouvernement des vi l l es
et des terres qu i lui restaient. Ce conse i l , redoutant une
i nvasion des Franca i s e t des Sui sses dans l a Val lée'
,
envoya sur les l i eux des messagers chargés de fortifier
l es châteaux et de p rél ever une nouvel l e ta i l le . Le colo
nel de l ' isol a se présenta l ui -même à l a comtesse Men
de de Chal lant à lssogne, et lui demanda d'établ i r une
garnison dans l es divers châteaux de sa dépendance.
La hau ta i ne châtel a i ne décl i na l ' offre, sachant, dit-el le,
pou rvoi r el l e-même à sa défense. Nous la voyons
encourager l e bailli et l es Comm is dans l eur résistance
aux Francais. Le
18
décembre el l e leur écrivit d'lsso-
,
gne, l eur signifi ant que, sans les craindre et sans écou
ter l eurs perfides promesses, ils deva i ent refuser le
passage dans l a Vall ée aux troupes du marécha l de
B ris .sac, comme ils l ' avaient refusé auparavant aux
impériaux. Elle ajoutait que le seigneur d'Avise, maître
d' hôtel du comte de Challant, les aura i t assistés en cette
c i rconstance2•
1
Grenat, l .
c.
2
Recueil des lettres.