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HISTOIRE DE L ' ÉGLISE D'AOSTE

dacieuse et pour arrêter l es désordres de la supersti­

tion que fut créée l ' inquisition.

Les impies et l es esprits prévenus ne cessentde ver­

ser l ' i njure e t le sarcasnie sur l ' i nquisition. Cependant,

s i on l a connaissait hi en et s i on voul ait séparer son

i nstitution des abus qui peuvent s'i ntrodui re dans tou­

tes l es choses huma i nes, on estimerait ce tribunal com­

me très uti le et bien plus doux que l es tribunaux civils

1 •

Combien d'hommes sont venus à résipiscence ,

grâce à cette i nstitution ? Combien ont resserré leur

mauvai s voul oir dans l es barreaux de leurs pensées !

De combien de malheurs le supplice d'un petit nombre

· d' individus pervers a préservé les populàtions ? Pen-

dant des s iècles, ce tribunal a garanti du poison de l ' i n­

crédul i té et de l'hérésie, l ' Ita l i e , l 'Espagne et le Portu­

gal . Il leur a épargné ces guerres, ces massacres, q ui

- ont désolê l a France, l 'Al lemagne et l'Angl eterre ; la

responsabi l i té de ces luttes sanglantes remonte aux

souverains , qui ont repoussé cette institution sa l utaire.

1

L� pape Innocent Ill, au concil� de Latran tenu en

1215,

pro­

mulgua une constitution qu

i

fut maintenue par l e concile

de

T

re

nt

e

,

l

a

q

u

elle

e

njoi

n

t de

ne

vi r

qu� contre les héréti­

ques ou

v

er

t

e

m

en

t

déclarés . et décrit la procédure

à

su

iv

re en

pareilles occasions ; c'est la

fo

rme qui a depuis servi de fonde·

ment

à

to

u

te la procédure crimi nell e même dans les tribunaux

séculiers. Voici ce canon : « Lorsqu'un sujet aura été diffamé par

ses pro

p

res ex:cès, au point

qu'il

s'élève contre lui

une

clameur

qui ne pe

u

t plus être

d

iss

i

m

ul

ée

sans scandale,

ou

tolérée sans

péril, qu'il

soit procédé contre lui sans hésitation de scrupule

non par un espri

t

de haine, mais par un s

e

nt

i

ment de charit é

Celui donc contr

e

lequel l'information sera

d

i

r

igée doit être

présent,

à

moins qu'il ne se soit absenté par

c

ontu

m

a

c

e

,

et on

doit lui exposer les griefs qui forment le fon

d

s

d

e

l

'

en

q

u

ête

,

.afin qu

'

i

l

puisse se défendre l ui-même. »