Histoires d'eau actes de la conférence annuelle sur l'activité scientifique du Centre d'études francoprovençales Saint-Nicolas, 15-16 décembre 2001 Rosito Champrétavy

Un chef-d'ceuvre du Moyen Age : le Ru de Marseiller La dérivation du ru a été créée à partir du torrent Marmore en aval du villa­ ge de Cérian, à une altitude d'environ 950 m et la décharge terminale se place dans l'un des affluents du torrent Crétaz, à proximité du village de Marseiller, à 800 d'altitude environ. En plus de la régulation principale près du village de Cérian, deux décharges importantes permettent d'effectuer des manceuvres d'émergence et de refuser le flux. Ils sont placés aux environs du village de Plantery et dans le vallon dit de Marsanaz. Le dénivellement moyen dépasse à peine 0,8% et permet au ruisseau de transporter une quantité d'eau qu'on peut estimer à 150 litres par seconde, soit 540 m3 environ par heure d'utilisation, avec un cout actuel, pour chaque consort, équivalent à 1,55 euros par heure, en plus d'une modeste cotisation de 10,33 euros par an pour les frais généraux. L'administration du ru est assurée par deux consortiums étroitement reliés entre eux, constituées respectivement au sein des communautés de Saint-Denis et de Verrayes. Chacun des deux, en plus de la gestion du bénéfice des heures d'arrosage, s'oècupe de la branche principale suivant un mécanisme d'emboite­ ment. Le tout premier tronçon, long de 150 mètres environ depuis la ptise jus­ qu'au vallon de Torgnon, est à la charge du consortium de Verrayes ; de là jus­ qu'au village de Chessin le ru est du ressort du consortium de Saint-Denis, puis il passe à nouveau dans les mains du consortium de Verrayes jusqu'au point qui marque les confins des Communes de Torgnon, Antey-Saint-André, Saint­ Denis et Chatillon ; le consortium de Saint-Denis le reprend en charge jusqu'au petit pont sur le torrent Chambave, à proximité du village de Gubioche, alors que le derniet tronçon revient à celui de Verrayes. Les frais d'entretien sont soutenus par les consorts, qui montent, pour ce qui est du ressort de Saint-Denis, à plus d'une centaine d'usagers, partagés entre les 13 prises d'eau. Chacune d'entr'elles dérive la portée du ru tout entière pen­ dant le nombre de minutes relatif à l'extension et au type de culture des tei;­ rains qui se trouvent au-dessous du ru, pour un total de 25 hectares. Dans le role des égances on fait également une estimation des temps morts du parcours que l'eau doit faire pour atteindre la dérivatiòn successive à tout changement de prise, pour éviter que les usagers soient pénalisés. On a égale­ ment prévu un pourcentage de majoration de la « pouse » tenant compte des pertes d'eau du canal le long de son cours, ce qui représente une solution exem­ plaire à ce type de problème. Les « heures du ru » sont aussi évaluées de façon différente, si on en jouit le jour ou la nuit. Pour compenser le désagrément, le total des heures nocturnes allant de six heures du soiF à six heures du matin est calculé pour un tiers du total de la journée ; autrement dit, on a établi que les « heures du ru » durent trois heures d'horloge le jour et six heures la nuit, ce qui donne un tota! de six « heures du ru » par journée : quatre le jour et deux la nuit. 107

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