Histoires d'eau actes de la conférence annuelle sur l'activité scientifique du Centre d'études francoprovençales Saint-Nicolas, 15-16 décembre 2001 Rosito Champrétavy

Histoires d'eau au-dessus du canal (c'est le cas ici), soit au-dessous. En face de Brusoncles, le ru court tranquillement parmi la végétation touffue, qui pousse sur une pente non excessivement raide, entre deux parements en béton, qui sont le fruit des interventions massives des années 1980. Le mur en aval, plus massif pour offrir de bonnes caracté­ ristiques statiques, se prète de façon idéale à constituer le sentier d'ins­ pection qui suit tout le canal. Ce tronçon, orienté du Nord-Ouest au Sud-Est, traverse un territoire peu accidenté, à l'exception d'un couloir qui présente deux types de pro­ blèmes. D'un c6té, le rocher qui le surplombe n'est pas très compact : e ' est pourquoi des chutes de pierres successives ont soumis à dure épreu­ ve le profil du ru. Les précipitations Ancien mur de soutènement du ru peuvent en outre déranger le flux du courant. Les gérants actuels ont choi­ si de tuber ce passage, par un tuyau à double parai : froncé à l'extérieur pour en augmenter les caractéristiques mécaniques et permettre en tout cas une cer­ taine flexibilité dans les détours ; et lisse à l'intérieur, pour réduire le frotte­ ment et favoriser la fluidité du courant. Le tronçon suivant, qui domine Champlong et atteìnt la carrière au-des­ sus du Saix-de-Vau, ne conserve du précédent que l'orientation du Nord­ Ouest au Sud-Est. On y rencontre des passages difficiles, la végétation se peuple de conifères, le paysage devient plus sauvage, le cours du ru se fait plus spectaculaire. Des vestiges d'arcades qui se sont écroulées depuis long­ temps rappellent qu' anciennement le ru s'éloignait, par moments, de quelques mètres de la parai rocheuse, en défiant la loi de gravité, mais demeurant à l'abri des éboulements et des précipitations. Le choix d'une technique analogue à celle qu'on employa dans la construction des arcades du ru du Pan Perdu qui se dressent en face, de l'autre c6té du Marmore, prouve que les batisseurs du ru de Marseiller aussi préférèrent la construc­ tion d'aqueducs à arcades, la considérant moins onéreuse par rapport à la phase de construction; alors qu'au point de vue du coùt d'entretien il eùt été plus prudent de prévoir dès le début des passages creusés dans le rocher, qu'on fut obligé d'aménager par la suite. Dans cette zone, le ru de Marseiller présente en effet plusieurs passages entaillés dans la montagne, particulière- 110

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