Histoires d'eau actes de la conférence annuelle sur l'activité scientifique du Centre d'études francoprovençales Saint-Nicolas, 15-16 décembre 2001 Rosito Champrétavy

En passant le long du ru . . . refluer, à son tour, à la dalle successive ; on n'a clone pas besoin d e controler le déversement dans le pré d'abord parce qu'il n'y a pas le danger de provo­ quer des ébouleme.nts de terrain, puis parce que l'arrosage de toute la parcel­ le est pré-organisée sans qu'il soit nécessaire de déplacer les lobie dès que l'eau est au bas du pré. Un autre outil indispensable à l'arrosage est la servènta. Il s'agit d'une planche en bois de 15-20 cm de hauteur et d'une longueur d'environ un mètre. Sur le flanc inférieur de cette planche sont vissés deux pointes métalliques qui en permettent l'ancrage dans le terrain. Au milieu du flanc supérieur un anneau en permet le transport et la prise. Le mot meme en désigne sa fonction, justement celle de servir. Cet outil est juxtaposé à la tsériéte et en constitue, en quelque sorte, le prolongement ; elle dirige clone la lame d'eau qui a de la peine à couler au bas du pré. De cette façon on facilite le déversement et on évite de creuser, avec la sappa di ru, de petits sillons, ces sillons qui abiment le bord du ruisseau, ruinent le gazon et presque toujours déchargent du sable et des débris dans le pré. Des expression singulières. Allé veure, allé troée l'eue. Parfois, quand on irriguait il arrivait que le débit d'eau dans le ru baisse. Si l'eau qu'on employait venait d'un réservoir peus­ sun-a, probablement c'était parce qu'elle était presque vide. Mais en général, on employait cette expression, en utilisant l'eau d'une branche du ru qui prenait sa source dans un torrent ; les raisons étaient multiples : des branches ou d'autres matériaux obstruaient le ru et clone il fallait les enlever, une berge du ru pou­ vait céder à l'érosion de l'eau ou encore quelqu'un avait volé l'eau. Il fallait clone parcourir le trajet du ru du bas en haut pour corttroler. Allé tramé l'eue. Il s'agissait de déplacer l'eau qu'on avait utilisé pour irri­ guer une certaine parcelle à un nouvel endroit, ou plus simplement déplacer les tsériéte qu'on avait laissé à l'aberdjà, clone sans controle permanent. Allé tchardjé lo ru. C'était l'opéràtion qui consistait à mettre l'eau dans le ru, chaque printemps dès qu'on avait terminé les corvées pour son entretien ordi­ naire. Mais on chargeait également le ru après un orage, quand il avait fallu le décharger, à sa prise, dans le torrent. On chargeait aussi le ru principal, appar­ tenant au consortage, pour ensuite utiliser son eau dans les rus secondaires ou « herbaux », appartenant aux propriétaires. Lo ru, la fontan-a, l'a agott6 . L'eau du ru ou de la source ont tari. Sauf le cas où il n'y avait plus d'eau pour alimenter le ru, ru sec, le ru tarissait, quand quel­ qu'un volait l'eau ou le propriétaire du tour suivant prenait son eau. Plus en général le ru calòo, e'est à dire que son débit diminuait, en cas de sécheresse. Au contraire, il omèntòo, lors de la fonte des neiges, quand les torrents grossissaient 145

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