Histoires d'eau actes de la conférence annuelle sur l'activité scientifique du Centre d'études francoprovençales Saint-Nicolas, 15-16 décembre 2001 Rosito Champrétavy

Histoires d'eau chises de la seigneurie de Quart, présentèrent un recours auprès du comte de Savoie à propos. de l'interdiction de la peche dans les limites de la seigneurie9• Le comte, ne voulant contredire ses fidèles sujets de la cité, mais ne pouvant d'ailleurs condamner les seigneurs qui avaient agi de plein droit, établit que la défense aurait du disparaitre au cas où les autres seigneurs de la Vallée auraient décidé de permettre à tous de tiret librement le poisson du fleuve. L'importance du poisson dans la nourriture était d'ailleurs telle que son éle­ vage se faisait en dehors du fleuve, dans des viviers, bassins en tout ou en partie artificiels, ou des piscina:! qui étaient répandues à partir de la plaine jusque dans les hauteurs des montagnes. C'est le cas à Nus où on rencontrait au quinzième siècle un élevage de poissons à la débouchée du toxrent de Saint-Barthélémy, pas loin du bourg, et un autre dans les alentours du village de Saquignod, à environ 1700 mètres d'altitude10• Le premier bassin en 1748 résulte abimé, peut etre à la suite d'une crue du cours d'eau, mais les sei­ gneurs, qui en étaient les propriétaires, se réservaient le droit de le rétablir à leur gré. Les seigneurs de Quart, de leur coté, prévoyaient que dans les étangs de leur seigneurie, à Rhins, Saint-Christophe et à Quart meme, personne ne puisse disposer du poisson qui s'y trouvait sans une permission spécifique. Les piscina:! artificielles par contre étaient utilisées pour deux fins différents. Elles servaient pour l'arrosage, constituant d'une part des réservoirs qui per­ mettaient de régler le flux des eaux et de l'autre le lieu d'élevage des pois­ sons. Étant donné que ces deux fonctions pouvaient etre en contraste entre elles, car la nécessité d'irriguer les campagnes pouvait pousser les utilisateur à assécher complètement le bassin, on prévoyait la possibilité que les eaux ne soient pas complètement enlevées. C'est le cas qui apparait dans une inféoda­ tiòn établie en 1358 par le coseigneur d'Aymavilles, qui, ayant concédé l'usa­ ge de sa piscina à un particulier du lieu, se réservait la possibilité d'y introdui­ re des poissons en imposant de maintenir toujours au moins un pied d'eau dans le bassin11• Une ressource de type différent était fournie par la Doire qui portait vers ses rivages tout type de produit que ses eaux rencontraient le long de son cours. Des personnages divers jouissaient ainsi du droit de récupérer le bois flottant et toute denrée utilisable, sauf l'or l'argent et, ce qui est à nos yeux certainement moins intéressant, les corps des hommes morts, étant ces trois choses réservées au seigneur. Pour procéder à la récupération des matériaux les concessionnaires pouvaient disposer sur le cours d'eau des engins aptes à la besogne, permettant d'arreter les troncs de passage sur les flots12• Le transport des bois par voie fluviale est très peu connu de nos jours en Vallée d'Aoste tandis qu'au moyen age on s'en servait fréquemment. À Villeneuve, par exemple, on retrouvait un « rateau » en bois et ferronnerie destiné justernent à retenir les futs. Le document du quatorzième siècle qui nous en parle, rapporte que l'instrument avait était endommagé par la grande quantité d'eaux et de troncs, par conséquent il devait etre substitué avec un engin nouveau13• Il faut par ailleurs remarquer que l'utilisation du ptòcédé de ,.. 14

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