Histoires d'eau actes de la conférence annuelle sur l'activité scientifique du Centre d'études francoprovençales Saint-Nicolas, 15-16 décembre 2001 Rosito Champrétavy
Légendaire fantastique en relation avec lès eaux dans l'enquete de Charles Toisten Les docuinents qui précisent que les fées viennent y puiser de l'eau son nom breux. Par exemple : La Fontane de léfaye (source des fées) est un trou toujours rempli d'eau situé au sommet de la Grande combe, au-dessus du lieu-dit le Torra et des cha lets de Montalembert. Les fayes étaient de petites fenunes qui allaient y pui ser de l'eau. (Argentine, Savoie, 1966). Les fées logeaient au lieu-,dit les Balmes, grottes naturelles situées sous l'ancien chemin muletier reliant Villard-Notre-Dame à Bourg-d'Oi sans [ . . .], à environ 1 kilomètre de Villard-Notre-Dame et 800 mètres du hameau abandonné du Creux. Les fées allaient puiser l'eau à la source dénommée Marie-Jeanne. On voit l'empreinte de leurs pieds dans le rocher. (Villard-Notre-Dame, 1963) [I/ 149] . Unique est celui de Tarentaise qui décrit une sorte de rituel des fées autour d'une de c'es « fontaines » : Les fées étaient des femmes habillées de vetements blancs semblables à des aubes qui, èertains jours de l'année, en observant la lune, se ren daient à la fontana (source) Siboué. Cette source, qui émergeait du « tuf » (gypse) et produisait une eau sulfatée, alimente encore deux bachal (bas sins), l'un en bois et l'autre en fer. Elle est située à l'extrémité des prés des chalets de la Balme [ . . . ]. Les fées buvaient de l'eau de cette source qui, ces jours-là, avait une vertu particulière, faisaient des « prières » et se retiraient. (Montagny, Savoie, 1966). Les fées sont créditées de l'origine de quelques sources. À Faverges en Haute-Savoie, au lieu-dit le Solliet, au nord-est du rocher de Viuz [selon l'informateur], existe une sorte de grand bassin taillé dans un bloc de rocher, qu'on nomme dans le pays le bassin ou la fontai ne des Jayes (fées). On prétend que ce sont les fées qui ont amené là ce bassin dans leur tablier. Elles demandèrent en paiement un pain et une tomme aux propriétàires des chalets environnants. Mais comme ceux-ci les leur refusèrent, elles décidèrent que la source alimentant ce bassin tarirait périodiquement. En effet, par temps de sécheresse, l'eau ne coule plus. (Saint-Ferréol, Haute-Savoie, 1963). Un petit cycle légendaire isérois dit que les fées sont à l'origine de deux sources situées sur la colline des Quatre-Seigneurs, près de Grenoble7• Un autre en Haute-Savoie (région d'Annecy) raconte comment les fées (jayes) échouèrent à faire monter l'eau de la source de Borbannaz au sommet du mont de Musiège8• On peut envisager un rapport entre ces traditions et d'anciennes divinités des eaux, thèse qui peut etre appuyée par le nom meme de plusieurs sources : 163
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