Histoires d'eau actes de la conférence annuelle sur l'activité scientifique du Centre d'études francoprovençales Saint-Nicolas, 15-16 décembre 2001 Rosito Champrétavy
Histoires d'eau tel celui de Borbannaz. On peut y reconnaitre une racine Bormo ou 130.rvo qui se retrouve dans le norn du dieu des sources therrnales, cornrne en térnoignent de nornbreuses inscriptions en Gaule, et en particulier à Aix-les-Bains. Près de cette ville d'eaux, au Molard dè Vions, unè source, don des fées, po:rte Uh nom qui en dérive également9 : En signe de reconnaissance envers les habitants de Vìons, les trois fées du golet des fées avaient fait jaillir la source du Barboillon. Le Ba.rboillon est une source à gros . débit d'eau tempérée (17°), qui jaillit au pied de la carrière pratiquée dans le Molard de Vions au hameau de Bovéron, et qui, depuis .sa captation, a1imente en eau toute la commune. (Vions, Savoie, 1964). 1.3. La lessive desfées Une des a.ctivités favorites des féés, utilisant l'eau des sources, des lacs ou des ruisseaux, est de laver leur linge, qu'elles étendent à p:roxi.mité et que l'on peut apercevoir de loih. On le dit d'une éclatante blancheur, mais il disparait en général de la vue aussitot qu'on cesse de le fixer. Dès le XIII• siècle, Gervais de Tilbury nous parle de mystérieuses visions de linge immaculé sur le Mont-Aiguille dans le Trièv:es en Isè:re10 : « . . . son sommet est inaccessible. Or ceux qui regardent depuis lCt roche d'enface aperçoi.vent là une source très limpide cascader sur des gradins pierreux et, tout au sommet, l'herbe verdoie enformant une prairie . ; on y voit parfois des draps très blanc étendus pour sécher, selon l'habitude des lavandières. D'où vient ce fait ? Que signifie-t-il ? Quel en est l'auteur ? Il futfacile de le demander, maisfort difficile de le découvrir. » Bien des documents contemporains, particulièrement nombreux dans les montagnes des Hautes-Alpes, de l'Isère et de la Savoie, font état de visions de linge étendu, attribué aux fées. 164 Les fées habitaient dans . une petite grotte située au bord du ruisseau des Vernes, au lieu-dit Pierre-Taillée, près du hameau des Muets. Mon grand père paterne! les avait vues. Elles lavaient leur linge au ruisseau des Vemes et l'étendaient à coté de la grotte. .Elles étaient sauvages et se sau vaient dès qu'elles voyaient quelqu'un. [ .. .] {Montaud, Isère, 1961) [I/4]. Les fades venaient laver à une source du Pré du Cros. On voyait leur linge blanc étendu au soleil. Mais lorsqu'elles apercevaient quelqu'un, elles disparaissaient avec leur lessive. [ . . . ] (Embrun, Hautes-Alpes 1955) [HA/231] .
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