Histoires d'eau actes de la conférence annuelle sur l'activité scientifique du Centre d'études francoprovençales Saint-Nicolas, 15-16 décembre 2001 Rosito Champrétavy
Quelques particularités sur l'utilisation des eaux dans le moyen age valdòtain flottage n'était pas réservé à la Doire, les torrents mèmes étaient utilisés camme voie de transport ainsi qu'il est témoigné par les franchises de Quart de 1333 où on rappelle la pratique de marquer les arbres d'un signe particu lier afin de ne pas les confondre avec ceux d'autrui14• En ce qui concerne la Doire en plus, on oublie très souvent qu'elle repré sente la source d'où prennent leur origine des ruisseaux qui vont irriguer la plaine de la Vallée d'Aoste. L'exemple le plus remarquable à ce propos est bien le Grand Ruisseau Herbal de Sarre, appelée le plus souvent << Ru de Djouère ». On ne connait pas la date de sa première réalisation, mais on sait que sa construction a été entreprise par le seigneur Jean de Sarre. Le canal n'était cependant terminé qu'en partie quand une inondation destructrice en avait emporté la prise d'eau. De cette façon le ru ne pouvait plus servir, meme dans la partie déjà terminée15• Le 23 janvier 1393 Jean, curé de l'églisè paroissiale de Chesallet) Jean Vuillermod de Thouraz, Jean Marquet d' Arensod, Antoine « de Belvee » et François Magnin, habitants d'Aoste, demandèrent au nom des communautés de Saint Maurice de Sinsod, de Chesallet, de Saint-Martin-de-Corléans et de quelques particuliers d'Aoste s'adressèrent à Georges de Montbel, bailli et chatelain de Chatel-Argent pour pouvoir remettre en état le ru. Le bailli, tenant compte des nécessités des habitants, vu que le territoire de Sarre était aride et stérile sans l'apport de l'eau du canal, octroya le permis de procéder à l'accomplissement de l'reuvre sous le payement annuel de six livres de cire. Le canal aurait dù avoir son embouchure sous la tour de.s Sarriod et sa lar geur aurait pu correspondre aux nécessités effectives des . concessionnaires. Le ruisseau aurait pu se prolonger au-delà du mandement de Sarre et pénétrer dans la paroisse de Saint-Martin de Corléans pour la profondeur qu'il aurait été utile aux habitants des lieux. Une nouvelle édification prenant l'eau dans la Doire nous apparait dans le contrat passé le 25 mai 1479 entre François de Vallaise et Pierre de « Raseto » d'Issimè16• Celui-ci aurait dù creuser un nouveau ru dans les iles de Hone. L'accord prévoyait que le constructeur exécute une tranchée de trois pieds de largeur, un mètre environ, et termine son travail avant le 18 janvier 1480. Ces reuvres prenant leurs sources du fleuve principal eurent parfois longue vie, mais dans certains cas, comme il est arrivé pour d'autres, leur existence se termina quand de nouvelles exigences se présentèrent. C'est le cas de la << Riva Morenche » de Fénis. Ce ru, ayant son embouchure tout près des confins entre Saint-Marcel et Fénis, fut détruit au moment de la construc tion du canal d'alimentation amenant les eaux vers le barrage de Saint-Clair à Chatillon. Prit fin ainsi un ruisseau qui, construit au moyen age, alimentait toute une aire longeant le fleuve. 15
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