Histoires d'eau actes de la conférence annuelle sur l'activité scientifique du Centre d'études francoprovençales Saint-Nicolas, 15-16 décembre 2001 Rosito Champrétavy
Légendaire fantastique en relation avec les éaux dans l'ènquete de Charles Joisten On voyait, de Bonvillard, le linge des fayes, très blanc, étendtt dans les rochers, là où personne ne pouvait accéder, au-dessus de Grésy-sur Isère. (Bonvillard, Savoie, 1964). Elles avaient du beau linge blanc qu'elles étendaient dehors. Mon père me disait : « Si tu veux en attraper, il faut bien yfixer, pas regarder ailleurs. » Il fallait bien fixer le linge, sans ça il disparaissait. (Saint-Avre, Savoie, 1966). Trois documents (Sainte-Agnès en Isère, Le Pontet et Montgilbert en Savoie) signalent que les fées faisaient leur lessive le samedi, ce qui rappelle le dicton météorologique selon lequel il n'y a pas de samedi sans soleil parce que c'est le jour où la Sainte Vierge fait sa lessive. La lessive des fées est par fois en relation avec le temps qu'il fait : Quand les moundsech avaie - nt fait la lessive, il faisait beau temps. (Le Noyer, Hautes-Alpes, 1958) [HA/299]. Ma grand-mère disait toujours que lorsqu'il y avait le brouillard sur Chaillol, les fades en profitaient pour faire leur lessive et la faire sécher là-haut, au soleil, devant leur trou, pendant que personne ne les voyait. (Saint-Michel-de-Chaillol, Hautes-Alpes, 1958) [HA/ 119]. À Autrans en Isère, le comportement des fées semble paradoxal, mais il se fait peut-etre l'écho d'un rite de pluie pratiqué autour d'une source qui a nom Moulin des fées11 : Il existe sur la commune Q.'Autrans, au Navetta, le Moulin des fées, et à coté le Jardin des fées planté de nombreuses vernes, sur lesquelles elles faisaient sécher leur lessive, qu'elles lavaient au Moulin (Autrans, 1954). - Quand il pleuvait, on disait que les fées (jayes) faisaient sécher leur les sìve à la pluie. (Autrans, 1961). - On disait sur ce Moulin des fées : les fées (jayes) y habitaient et les jours de brouillard elles y faisaient sécher leur lessive. (Autrans, 1954). - [ . . . ] Anciennement on y allait en procession pour demander la pluie. On battait l'eau et infailliblement la procession était mouillée. (Autrans, 1954) [Successivement : I/ 14, I/8, I /13, I/15]. 1.4. Les fées et les lavandières Les fées de la chaine de Belledonne (jayes), les fayots de l'Oisans et les car cari de la Matheysine (Isère) ont la tenace réputation de voler le linge que les femmes viennent de lav:er et qu' elles ont mis à sécher : il faut le surveiller, ne pas le laisser dehors la nuit. Dans une petite zone de la vallée de la Durance (Hautes-Alpes), entre Remollon et Chorges, non seulement elles volent le linge mais elles s'en prennent aux femmes qui lavent : 165
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