Histoires d'eau actes de la conférence annuelle sur l'activité scientifique du Centre d'études francoprovençales Saint-Nicolas, 15-16 décembre 2001 Rosito Champrétavy

Histoires d' eau lorsqu'il traverse le ciel ; il possède un objet brillant et précieux qu'il dépose pour aller boire ou se baigner et dont les hommes cherchent à s'emparer, mais pratiquement jamais avec succès ; il laisse où il est passé une trace que l'on reconnait à sa végétation différente. Le serpent-volant avait une étoile au bout de la queue. Il s'envolait de Pra-Maniaout, traversait la vallée et allait se poser au lieu-dit les Sagnes, endroit marécageux et boisé situé près de la Mère-É g lise, pour prendre ses repas. Pendant qu'il se restaurait, il déposait son étoile à còté de lui. Ùn homme courageux de Saint-Disdier construisit une toute petite caba­ ne en bois, la transporta aux Sagnes, se cacha dedans et, pendant que le serpent s'était éloigné, il s'empara de l'étoile et se réfugia rapidetnent dans sa cabane. Mais lòrsque le serpent s'aperçut qu'on lui avait volé son étoile, il vint attaquer l'homme. « Et il paraìt qu 'il nefaisait pas beau et que le bonhomme ne brillait pas. » (Saint-Disdier, Hautes-Alpes, 1959). La vouivra était un énormè serpent qui vivait dans la Gòilla de Plan C:avaling, étang situé au lieu-dit Champieu (çhanpiao), en bordure du chemin muletier du col des Encombres qui passe à Plan Villard, sur le tertitoire de Saint-Martin-de-la-Porte, très près de la limite de Beaunè. Ce serpent avait un jour quitté son étang pour rejoindre l'Are à Saint­ Michel et il avait laissé entre ces deux points une trace profonde, long­ temps visible, semblable à celle que produit un billot de bois qu'on a trainé. (Beaune, commune de Saint-Michel-de-Mauriènne, Savoie, 1966). La vivra ou « serpent de la boule d'or » était un serpent, long de plu­ sieurs mèttes, qui avait la propriété de voler. « Cet or était tellement pur qu'il éclairait le nuit camme une étoile J » Un chasseur du Villard, Benjamin Tétaz, mort vers 1870 à l'age de 70 ans ou plus, avait raconté à notre informateur, lorsque celui-ci avait une dizaine d'années, qu'une fois il fut surpris par la nuit alors qu'il était presque au sommet du Grand Are (2489 m d'altitude). De l'abri rocheux où il avait trouvé refuge, il aperçut soudain la vivra qui se posait au bord du Lac Noir (sur la commune de Montsapey). Le serpent merveilleux posa sa boule d'or au bord du lac, il se baigna un moment, puis, ramassant la boule dans sa gueule, il s'envo­ la « en éclairant le ciel comme une étoile filante. » (Saint-Paul-sur-Isère, Savoie, 1963). 3. Légendaire des lacs : rites de pluie 3.1. Le Lac Noir de Montsapey Au Lac Noir, auprès duquel s e repose la vivra, s'entrecroisent d'autres légendes. Ce lac est situé près du sommet du Grand Are, sur le versant rnau­ riennais. Ses eaux alimentent le torrent de Basrnont, dans lequel est située la 168

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