Histoires d'eau actes de la conférence annuelle sur l'activité scientifique du Centre d'études francoprovençales Saint-Nicolas, 15-16 décembre 2001 Rosito Champrétavy

Histoires d' eau « pai:enne » malgré la présenèe du curé, le èas de Vars : « Il y a peu de temps encore, à Vars, dans les Hautes-Alpes, en cas de séèheresse, la population pré­ cédée du curé allait jeter des pierres dans un petit lac. »22 De mème ce deuxième exemple isérois recueilli à Autrans : Par temps de sécheresse, on se rendait en procession à la Fohtaine dè la Buffe, sourçe qui sort d'un rocher sur la commune d'Autrans. On agitait l'eau avec un bàton et, sur le chemin du retour, la procession se faisait immanquablement mouiller. (Autrans, 1963). On n'est guère loin, ici, des sorciers qui battaient l'eau pour provoquer l'orage . . . * * * De ce bref inventaire, il ressort que les récits « montagnards » illustrent des thèmes communs tout au long de la chaine montagnéusè, mème si des aires particulières se dessinent : le linge porte-bonheur des fées de Maurienne est èelui qu'elles lavent, les fées qui importunent les femmes près de Chorges le font eh pratiquant cètte mème activité. Le seul cycle de réèits dont la tonalité est différente, mème s'il s'agit d'un ètre sauvage hòte d'une source, est celui du Bas-Dauphiné, car on peut y lire, en filigrane des récits, un légendaire anti-sei­ gneurial. Dans ces récits légendaires concernant les eaux se dessine ainsi la par­ tition généralement observée dans le territoire de l' enquète de Charles J oisteh : une tonalité plus « sociale » à l'ouest, plus « religieuse », préoccupée par le salut et le destin, à l'est23• Notes 1 Ceci dans lamesure où nous avons déjà abordé lar g èment ce sujèt. Cf. ABRY, JorsTEN et BERLIOZ, 1988 ; ABRY et JorsTEN, 1995. 2 Par exemple les mains (longue, noire . . . ) , les mères (de l'eau, du ruisseau. . . ) , le crasson­ néton. Voir dans JorsTEN et ABRY, 1998, pp. 31�32. � L'ensemble des documents est pub lié dàns ABRY et JorsTEN, 1990, cf pp. 236-245. Voir aussi 1996, pp. 156-158. 4 Op. cit., 1990, cf. pp. 231-232. 5 Ib i d ., pp. 244-250. • , En Valromey, dans l' Ain, le « bassin » des naroves est fréquenté par ces fées que C. Abry a replacé dans un riche ensemble. Cf. ABRY et JOISTEN, 1995, pp. 163-168. * Les références entre crochets que l'òn rencontrera à la fin de certairts ' docuntents ren­ voient au répertoire informatisé du fonds Joisten, en cours de réalisati6ri. 7 DocU1llents publiés dans JOISTEN et ABRY, 1992, p. 315. � Ib.id., p. 314. 170