Histoires d'eau actes de la conférence annuelle sur l'activité scientifique du Centre d'études francoprovençales Saint-Nicolas, 15-16 décembre 2001 Rosito Champrétavy

Histoires d' eau Contrée et celles de Varone et Salquenen. 11 C'est le cas à Savièse : les statuts cornrnunaux du 20 février 1447 comportent plusiew:s articles consacrés à l'organisation et à laréglementation du bisse (AC Savièse, Pg 54). 12 L'accotd entre les cornrnunautés d'Ayent et de Grimisuat, daté du 8 novembre 1427, en ést un bon exemple. Il met fin à de longues querelles entre les deux communautés voi­ sines au sujet de l'eau, des limites et de la garde des vignes. Il réglemente l'utilisation eommune d'un certain bisse (AC Grimisuat, E 3 et AC Arbaz, SPg 1). 13 GENICOT, Léopold, La loi, Turnnout, 1977 (Typologie des sources du Moyert Age occidental, 22), p. 13. R. Fossier préfère qualifier tous ces types d'actes de « textes d'organisation ». Il souligne la difficulté de classifier précisément ces différents textes (Robert FosSIER, Sources de l'histoire économique et sociale du MoyenAge occidental, [Tumhout], 1999, p. 50�64). 14 GENICOT, La lai, p. 14 15 À ce sujet, voir les mises en garde de L. Genicot (La lai, p. 40-42) et de R. Fossier (Sources de l'histoire, p. 54). 16 Par ailleurs, l'existence meme de textes normatifs concernant les . bisses, indépendam­ ment de leur impact réel, aide à estimer l'importance des bisses et le degré cl' autonomie et d'organisation des associations qui !es gèrent. 17 Par exemple AC Grimisuat, E 3 et AC Arbaz, SPg 1; AC Ay e nt , Ay 19 et AC Grimisuat, E 1. 18 À Vollèges, par exem:ple, en 1427, les èonsorts du bisse cupientes. discordiam etfuturà liti­ gia evitare ac scire quantum et pro quota parte seu rata quelibet ex ipsis personis iamdictis uten­ do et gaudendo, tempore opportuno, aqua predicta per dicuJm rivum dicenda habere et percipere debebit [ . . . ] ad declarationem et divisianem huiusmodi, pro se ac suis heredibus et successoribus perpetue valituras, per modum qui sequitur devenerunt (AC Vollè g es, Pg 32). 19 Tandem post multas et diversas controversias, dijferencias, querelas, questiones, altercaciones, allegaòones, replicaciones inter «asdem partes hinc inde ac diutius ventilatas et agitatas, ipsi homines supra nominati ambarum parrochiarum de Grìmisua et de Ayent, nominibus ambarum ipsarum communitatum pro quibus sefortesfecerunt, cupientes ad pacis et tranquilitatis statum redire, de et super premissis omnibus et singulis devenerant ad talem concordiam, composicio­ nem, pacem et transactionem prout sequitut per modum infrascriptum (AC Grimisuat, E 3). 20 C'est dumoins le cas des bisses qui font l'òbjet d'une réglementation. Il est vrai qu'on parle là des bisses principaux, et non pas des petits eanaux secondaires. Y avait-il au Moyen Age des bisses de petite dimension strictement privés ? Ceux-ci, en admetfant leur existence, n'appataissent pas dans les sources. La question reste clone ouverte. 2 1 Item quod nullus de dieta communitate Savisie audeat alicui persone ab extra dieta communi� tate de Savisia dare, v,endere nec a/iter quovisn:zodo alienare aliquam seu nullam aquam torrento­ rum [ ...] sine consensu, vohmtate et expresso mandato dictorum nostrorum sindicorum (AC Savièse, Pg 54, art. 1 7). 22 Il faudrait en fait nuancer la vision que nous donnent lesstatuts de 1447 en prenant en compte d'autres documents comme les ratements du bisse. Au vu de tels textes, on peut en effet se demandet si absolument tout les membres dè la communaùté sont concemés par le bisse ; et ìl semble que ce ne soit pas le cas (voir REYNARD, Histoires d'eau). 23 Précisons qu'aucun terme ne définit le cons0rtage dans les documents médiévaux que j'ai vus. On décrit ses membres comme consortes, comparticipes, participantes, mais l'asso­ ciation n'a pas de nbm. Ceci dit il ne me semble pas anachronique d'utiliser le terme usuel de « consortage >> pour ce type d'associations. 30

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=