Histoires d'eau actes de la conférence annuelle sur l'activité scientifique du Centre d'études francoprovençales Saint-Nicolas, 15-16 décembre 2001 Rosito Champrétavy

L'irrigation dans le Canton de Puget-Théniers en 1869, d'après le cadastre "napoléonien" leur épaisseut lès strates marno-calcaires ou marneuses. Les adrets, terroirs les plus aménagés par l'homme, sont généralement des versants de fortè pènte du fait du pendage vers le Sud d'une couche le plus souvent fortement marneuse. Les conditiohS òptimales d'érosion sont alors réunies : glissement par gravi­ té des formatiòns superficielles reposant sur des surfaces imperméables ren­ dues glissantes par les pluies de printemps et d'automne (solifluxion), glisse­ ments rotationnels plus profonds, éboulements provoqués par le sapement de la base des versants par les to.rrents, ravine:tnent des matnes (« roubines »). allant jusqu'au paysage de « badlands ». On comprend que les étroits « béals » aient été fragiles . . . . De plus, le dernier tiers du XIX• siècle est proche de la période du maximum démographique. Diverses pratiques ont favorisé, comme partout, l'érosion des couvertures des versants : cultures étendues périodiquement sur « essarts », prélève:tnents divers de buis, de genets pour la litiè!e des animaux, de bois pour le chauffage, parcours ctes troupeaux, incendies. 4 Les terrasses de culture irriguées Si des canaux d'irrigation franchissent des pentes très fortes, leur eau abou­ tit à des sites qui présentent des conditions plus favorables et de plus aménagés par l'hommè. Description et cartographie des terrasses de culture ont tenu compte de la méthode mise au point dans le projet européen « Patter » (« patrimoine ter­ rasses » ), 1999-2001, mis en 02uvre par une équipe pluridisciplinairè de Palma de Majorque, Genes et Nice12• Su:r de beaux replats, perchées au-dessus des talwegs et souvent signalées de loin par un . habitat à l'écart du village, les terrasses de eulture sont larges, leurs murs de soutènement peu élevés. C' est le cas au-dessous du hameau d' Amarines (La Croix-su!-Roudoule) où de larges terrasses ccntinues, recti­ lignes, reçoivent l'eau accumulée dans un bassin par un réseau de rigoles. (l?lanche II) En contrebas du village dè Rigaud, à 60 mètrès au-dessus du Cians, une ter­ rasse alluviale est partagée en terrasses de plus de 30 mètres de largeur. Au Déroubé (Puget-Théniers) quelques terrasses très larges aussi occupent un replat armé de tuf. (Planche IIl) Dans le quartier de Plantaou (La Croix-sur-Roudoule) les terrasses dispa­ raissent meme puisque au fond du vallon du Crac une épaisse dalle de tuf assure une planéité parfaite (Planche IV). 43

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