Histoires d'eau actes de la conférence annuelle sur l'activité scientifique du Centre d'études francoprovençales Saint-Nicolas, 15-16 décembre 2001 Rosito Champrétavy

L'irrigation dans le Canton de Puget-Théniers en 1869, d'après le cadastre "napoléonien" Les états annuels communaux « en réponse à un questionnaire du gouver­ nement sur les productions de céréales, farineux et plantes industrielles » per­ mettent de connaìtre quelques productions et indirectement la couverture des besoins. J. Roux (1862)16 rappelle que 1,72 hl de grains sont nécessaires par habi­ tant et par an. En 1812 l'administration évaluait ces besoins à 2,5 hl, (2/3 en grains, soit 1,72 hl, et 1 /3 en légumes, fruits et menus grains, soit 0,83 hl). Les tableaux montrent que la couverture des besoins en céréales est assurée à 70% seulement à Puget-Théniers, mais dépassée de 40 à 110% à Saint Léger, Auvare, Puget-Rostang, de 360% à Rigaud17. Mais quelle est la part de la pomme de terre, seule culture vivrière irriguée (quoique pas toujours) à ètre citée ? Si l'on utilise la référence de 2,5 hl/hab. /an, la couverture des besoins s'élève du fait de l'introduction de la pomme de terre dans le total, de 148% à 231% à Auvare et à Saint-Léger, de 166 à 357% à Rigaud, de 216 à 312% à Puget-Rostang, de 465 à 1703% exceptionnel­ lement à la Croix-sur-Roudoule. Ce dernier pourcentage s'explique par l'apo­ gée des mines de cuivre de Léouvé (hameau de La Croix-sur-Roudoule) qui emploient à cette date 286 ouvriers et génèrent des activités induites. Ces communes se d assent donc parmi les communes excédentaires des Alpes-Maritimes, alors que globalement la couverture des besoins en grains n'excède pas deux mais pour le département (J. Roux, 1862)18• L'irrigation amé­ liore encore la situation ici. Ce tableau théorique ne tient cependant pas compte des paramètres sociaux. Un sondage réalisé dans deux secteurs irrigués permet d'approcher ce fac­ teur social. À Auvare (118 h en 1861 et 89 propriétaires), 61 % des parcelles irriguées de la commune se trouvent dans la section C « du village » (soit 78.Voir la Planche IX). Elles appartiennent à 27% des propriétaires figurant au cadastre (24) . Chacun de ces propriétaires possède en moyenne 3 parcelles irriguées, d'une surface moyenne de 1548 m2• Un seul possède le maximum òbservé, soit 8 par­ célles, sur une surface totale de 4621 m2• La moitié possède une surface j.rrigable inférieure à la moyenne. Mais il est à noter que probablement un quart seulement des propriétaires de toute la commune possèdent des parcelles irriguées dans cette section du « village » et dans celles de « la montagne » et de « la Lare » (39% des parcelles irriguées de la commune). La couverture des besoins en légumes par sa propre production existe donc bien, mais pour 25% des propriétaires seulement. Un sondage dans le secteur irrigué du Riou-Plantaou de la section « le 47

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