Histoires d'eau actes de la conférence annuelle sur l'activité scientifique du Centre d'études francoprovençales Saint-Nicolas, 15-16 décembre 2001 Rosito Champrétavy

L'irrigation dans le Canton de Puget-Théniers en 1869, d'après le cadastre "napoléonien" Une réserve d'eau qe 20 à 30 mètres cubes permet au propriétaire d'utiliser l'eau à laquelle il a droit au rythme souhaité (Auvare, aux quartiers des Vignes, 20 heures d'irrigation sont réparties sur 15 jours . . . ) La prise d'eau doit etre réparée en commun, chaque canal faisant l'objet d'un syndic d'exploitation. En cas de destruction partielle, les intéressés se regroupent pour assurer la reconstruction. On détermine le nombre de journées de travail nécessaires et les arrosants s'acquittent de leur tache à la sueur de leur front ou en versant une somme équivalente à leur temps de travail. Une amende est toutefois prévue contre les contrevenants refusant de travailler. En cas de glissement de terrains surplombant le canal, les pròpriétairès sont consi­ dérés comme responsables et doivent financer intégralement la réparation du canal. Il arrive parfois, comme à Auvare et à Rigaud que les arrosants se cotisent pour rétribuer un agent : le conducteur des eaux24 durant la période de fonc­ tionnement des canaux. Cet homme, garde-champetre ou cultivateur est payé de manière forfaitaire. La fonction est mise aux enchères. Il est tenu de réparer dans les plus brefs délais les fuites qui viendraient à se manifester. Il doit exécu­ ter à la première réquisition tous les travaux nécessaires pour supprimer les engorgements. De plus il est contraint de faire passer dans les dits canaux toute la quantité d'eau qui se trouve à la source25• 6 La piace des cultures irriguées dans l'économie agricole des communes - La rareté des statistiques des années 1860, autres que celles concemant les pommes de terre et plantes industrielles, atteste que la prnduction des produits des jardins et terres arrosables était destinée en grande partie à l'autoconsommation. - Cependant de véritables spécialisations agricoles s'accompagnaient forcé­ ment d'une diffusion des produits : Auvare vendait sur les foires ses haricots26 La Croix fut réputée pour ses plants d' oignons27 ; Puget-Rostang était connu pour sa production fruitière, notam­ ment de prunes ; Rigaud célèbre pour sa culture maraichère et ses échanges avec la commune plus en altitude de Beuil quant à elle réputée pour ses lentilles ; Saint-Léger, mentionné depuis la fin du XVIIIe siècle pour ses pommes de terre dont deux c.ultivateurs produisaient à eux seuls plus de 1,6 tonnes28• 49

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