Histoires d'eau actes de la conférence annuelle sur l'activité scientifique du Centre d'études francoprovençales Saint-Nicolas, 15-16 décembre 2001 Rosito Champrétavy

Histoires d'eau des poissons à Perrussodus Medici, pecheur de Saint-Gingolph83, à Jean Medici, pecheur84, à Brunerius Gachet, pecheur de Saint-Maurice85, à Pierre de Barges86, à Humbert Alenodi87, à la femme de François Asterii88, à un certain Pitier89 et, peut­ etre, à la veuve de Martin de Vilar90• D'autres fournisseurs sont restés ano­ nymes91. Eaux motrices et navigables L'eau est au Moyen Age la principale source d'énergie mécanique et elle permet également toutes sortes de transports. Dans les Alpes, le premier aspect est largement présent ; en revanche, la configuration des cours d'eau monta­ gnards limite les possibilités de navigation à une partie du cours du Rh6ne seu­ lement. L'eau camme source d'énergie La farce de l'eau, dont nous avons vu les effets dévastateurs, peut également etre captée, domptée et utilisée camme source d'énergie. Je ne m'arreterai pas aux machines hydrauliques92• Quant à l'eau qui les meut, elle n'apparait dans les comptes de chàtellenie que lorsqu'une personne mal intentionnée ou un acci­ dent en interrompt le cours ! En 1303-1304, un certain Pertysout paie 20 sous d'amende au chàtelain d'Entremont « parce qu'il a obstrué le lit du bief du mou­ lin comtal »93• En 1398-1399, Guillaume Pilliot paie 3 sous 9 deniers mauriçois d'amende dans la majorie d'Atdon-Chamoson, « parce qu'il a rompu la mèUniè­ re du seignew, par laquelle caule l'eau destinée au moulin du seigneur »94• Navigation Le Rh6ne valaisan est, à la fin du Moyen Age, navigable en aval de Sion, en particulier dans le Chablais, où le fleuve est relativement plus paisible qu'en amont. Le port95 de Vouvry s'avère particulièrement bien documenté96. Entre 1308 et 1 3 1 0, trois femmes de Vou.vry, Brunette, sa sceur Jeannette, e t Guillaumette, toutes trois appelées « du Port » , paient chacune 1 0 sous mauri­ çois d'amende au chàtelain de Chill(m, pour le motif suivant: « elle ne voulait pas tenir son bateau dans le port »97• En 1374-1375, un certain Drugi paie 20 sous lausannois au chàtelain de Chillon « parce qu'il a détaché une barque à Vouvry, de sorte qu'elle est partie à la dérive sur le Rh6ne »98• En 1382-1383, Antoine du Crituit verse trois-quarts de florin au chàtelain de Chillon : il a négligé de payer le petit péage du pour du blé qu'il avait acheté à Vevey et transporté jusqu'à Vionnaz en remontant le Rh6ne avec le bateau de Vouvry ; sept autres per­ sonnes ont, cette année-là, commis le meme délit99. Aigle a également son port fluvial. En 1355 ou 1356, le chàtelain de Chillon a versé 40 sous lausannois à douze hommes qui ont transporté en bateau, « depuis le port d'Aigle jusqu'à 64