Histoires d'eau actes de la conférence annuelle sur l'activité scientifique du Centre d'études francoprovençales Saint-Nicolas, 15-16 décembre 2001 Rosito Champrétavy
Arroser la montagne. Un projet de recherche . . . en pays de Vanoise potable, pour faire fonctionner les moulins et scieries ou pour com battre les incendies ? Les informations existantes sont peu claires sur ce point. 14. Est-ce que les emplacements pour la culture de la pommé de terre, immédiatèment après son introduction, ont été choisis en Vanoise en fonction de l eur proxirnité avec les canaux d'irrigation ? C'était le cas à Termignon en Haute-Maurienne (Meilleur 1985 : 36), mais était-ce un phénomène général en Vanoise ou meme dans les Alpes ? 15. On a expliqué le développement des systèmes d'irrigation dans les Alpes par une pluviosité réduite, par les effets des vents et par un fort ensoleillement en haute montagne (Gerbore 1992 ; Hudry 1985 ; Jail 1977 : 125 ; Reggio 1965), mais ces causes suffisent-elles pour expliquer la pratique de l'irrigation dans les communes de la Vanoise ? En effet, les ìlots de sécheresse existent en Tarentaise et en Maurienne (Balseinte 1 955 : 305). Par exemple, entre le massif de la Chartreuse près de Chambéry et la moyenne Maurienne à moins de 50 km la pluie annuelle dirninue de deux-tiers (Lebreton et al . 2000 : 37) . En général les com munes qui irriguaient correspondaient aux régions sèches de la Vanoise, mais nous avons trouvé que cette correspondance n'est pas tout à fait exacte. Un seuil de 1000 mm de précipitation annuelle correspond, gros so modo, à une limite en dessous de laquelle les communes ont adopté l'irrigation. Mais nous connaissons aussi plusieurs communes qui sont dotées de régimes de précipitation inférieure à 1000 mm (Bozel, St. Martin de Belleville) qui n'irriguaient pas et, à l'inverse, d'autres com munes dont leurs régimes de pluie sont supérieurs à 1000 mm (Bourg St. Maurice, Ste. Foy) qui irriguaient (Metéo France, statistiques consultées au siège du Pare national de la Vanoise à Chambéry). La précipitation mise à part, quels autres facteurs sont nécessaires pour expliquer l'irriga tion en Vanoise ? Les conditions historiques ? La qualité des sols ou l' orientation des pentes ? L a configuration du territoire communal ? L'évolution communautaire d'économie agropastorale ? Les systèmes hydrauliques de la Vanoise sont maintenant presque partout abandonnés, camme la plupart des phénomènes et des activités éconorniques traditionnelles. Mais dans certaines communes camme Bourg St. Maurice en Tarentaise et Terrnignon et Maurienne, les systèmes traditionnels d'irrigation ont fonctionné jusqu'en 1950 environ, avec quelques constructions toujours visibles. Une partie des anciens systèmes de Ste. Foy et de Bourg St. Maurice est aujourd'hui convertie en systèmes d'arrosage par aspersion. Le travail entrepris sera long et peu facile du fait que çertains systèmes ont été abandonnés depuis longtemps, et beaucoup de questions posées resteront sans réponse. Cependant, le phénomène de I:irrigation en Vanoise, camme en Valais ou en Val d'Aoste, représente un aspect fondamental de l'histoire et du 75
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