Histoires d'eau actes de la conférence annuelle sur l'activité scientifique du Centre d'études francoprovençales Saint-Nicolas, 15-16 décembre 2001 Rosito Champrétavy
Histoires d'eau entre l'eau et l'environnement montagneux qui est son milieu natal. Il suffìrait de penser au stéréotype de la montagne dans l'imaginaire collectif : partout on trouve une source fraiche, plutòt un ruisseau murmurant, un torrent tumul tueux ou, encore, un petit lac étincelant. . . Et si, en général, l'eau joue un tòle fondamenta! pour l'ho:rrtme, je dirais que pour l'homme de montagne, ce ròle est encore plus important. Une cohabita tion qui a caractérisé toute l'histoire montagnarde de l'homme, dès son premier établissement. Il a fallu apprendre à dominer les eaux pour en tirer le meilleur profit possible. Seule l'expérience de générations entières a conduit, à travers un lent mais contintiel perfectionnement, à de considérables évolutions dans les secteurs d'application les plus différents de la vie quotidienne, à partir de l'agriculture, pour arriver aux diverses et toujours plus comp1exes applications tnécaniques. À ce propos, la production hydroélectrique nous permet de mettre en évi dence toute l'actualité de l'importance du ròle de l'eau. C'est bien à juste raison que l'on a donné à l'eau l'appellation d'or blanc. La prétendue « Question des eaux », toute va1dòtaine, ainsi que d'autres implications d' ordre politique, témoignent encore une fois, l'importance du ròle que cet élément joue encore de rì.os jours dans nos montagnes. Et le montagnard en a, finalement, pleine conscience. La réglementation de l'eau n'a pas été toujours si évidente, et cela mème en dehors de certains événements récents, tragiquement extraordinaires. Un carac tère extraordinaire qui, malheureusement, se reproduit cycliquement, l'histoire nous le confirme, presque pour confirmer la supériorité de cet élément sut l'homme. Une cohabitation historique, celle entre nos montagnards et l'eau, dont les implications socioculturelles héritées embrassent les secteurs les plus différents : les c0utumes1 la tòponymie, etc. C'est peut-ètre dans ce domaine d'ana1yse que l'on pourrait essayer de retrouver (et je m'improvise, pardonnez-moi, savant) l'origine de la proverbiale aversion du vrai rnontagnard pour l'eau, à laquelle, vous pouvez bien me le confirmer, il préfère toujours et sans hésitation unbonverre de vin. Notre . réali té est vraiment, et passez-moi le terme, « imbibée » d'histoires d'eaux. Il suffi rait, pour s'en rendre compte, de sortir tout simplement de cet immeuble et d'improviser un tout petit terrain d'analyse, à vol d'oiseau, dans notre proche entourage. À partir du lieu-dit Fossaz : hçimeau où se trouve le Centre, témoigIJ.age d'une caractéristique de l'endroit où, à sa formation, l'eau a surement joué un ròle de premier ordre. Tout près l'on a un torrent, le Gaboué. 6
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