Histoires d'eau actes de la conférence annuelle sur l'activité scientifique du Centre d'études francoprovençales Saint-Nicolas, 15-16 décembre 2001 Rosito Champrétavy
Feu les « artifices » au Val d'Aoste La scierie de Liverogne. Les moulins banaux mettaient à profit l'énergie hydraulique d'un torrent important, alimenté par l'eau blanche, les eaux de fonte des glaciers. Ils ont joui en général d'un certain manopole camme l'indique les inféodations. Celles-ci obli geaient les manants d'un territoire précis à utiliser le moulin, garantissant en quelque sorte la clientèle au meunier4, mais, selon Orphée Zanolli, l'obligation poUI les feudataires d'utiliser un seul moulin était engendrée par la nécessité du controle de la production locale. Il n'y avait ainsi qu'un seul meunier responsable vis-à-vis du seigneur5. Selon Orphée Zanolli6 toujoUIS, les moulins privilégiés par la politique seigneUiiale aUiaient perdu peu à peu leUI manopole et se seraient multipliés surtout à partir du XVI• siècle et surtout au XVII" siècle. Personnellement, tout comme Joseph-César Perrin,7 je pense que cette dispersion est bien antérieUie, car, d'après les reconnaissances, dès les XIV• et XV• siècles, il y a déjà de petits moulins en ruine ou réduits en place, près de certains hameaux et mème situés très haut en altitude, jusqu'à 2000 m8• On trouve aussi de nombreux artifices SUI les versants en pente douce et sur les sites-balcons de l'adret. Les gros villages ou les groupes de hameaux étaient en général desservis par des moulins à céréales construits en série SUI un ru, ins tallés suivant la pente du terrain. Les exemples sont multiples. Il suffit de donner quelques exemples : les sept moulins, actuellement restaurés, de La Magdeleine, les quatre moulins disparus de Sallirod (Saint-Vincent), les quatre moulins et bat toirs de Lignod (Ayas), les moulins et les moulins-scies de Verrogne (Saint Pierre). À ce propos, il faut souligner que les moulins n'étaient pas toujoUis situés 81
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=