Histoires d'eau actes de la conférence annuelle sur l'activité scientifique du Centre d'études francoprovençales Saint-Nicolas, 15-16 décembre 2001 Rosito Champrétavy
Feu les « artifices » au Val d'Aoste Le broyeur du Petit-Monde (Torgnon). contre, on est en présence de groupe d'artifices variés ou d'artifices en série sou vent en consorterie. Ce qui implique un fonctionnement différent puisque les consorts ont parfois méme le droit de mettre en action le moulin. Ils savent où est la clef. Lorsque les archives communales le permettent, c'est-à-dire quand sont conservés des cadastres d'époques différentes pour un territoire précis, on peut examiner de quelle façon se sont diffusés les artifices ou encore comment ils ont régressé : ainsi à Gréssoney-Saint-Jean, où l'habitat est très dispersé, le cadastre sarde de 1772 montre que la paroisse compte 15 motùins à céréales ; 10 d'entre eux sont de petits moulins isolés ; il y a en plus 4 forges et une scierie. La popu lation se chiffre à 782 unités. En 1835, au cadastre de révision, on passe à 18 petits moulihs à céréales sur le territoire, dont 4 sont associés à d es forges et un à une scierie. Au XIX• siècle (1875-187617), après l'adoption de la fameuse taxe sur la mouture des céréales, le nombre des moulins tombe à 9, mais il y a six forges et surtout 7 scies. Deux des forges seront converties en petites centrales électriques au début du XX• siècle. En 1875, dans 7 cas, il y a association de la forge et de la scierie ou du moulin ou encore du four : à Bielchucque, à Castel dessous, à Verdobbiaz-dessous, à Loomattaz, en contrebas de Bosmatto, à Steina, à Champsil. On a toujours 13 points où l'énergie hydraulique est utilisée. Le rap port entre nombre de moulins et population est intéressant : en 1772, il y avait un moulin pour 63 personnes ; en 1835, un pour 50 ; en 1875, un pour 97. 87
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