Histoires d'eau actes de la conférence annuelle sur l'activité scientifique du Centre d'études francoprovençales Saint-Nicolas, 15-16 décembre 2001 Rosito Champrétavy

Feu les. « artifices » au Val d'Aoste encore au Frachey22. De petits moulins isolés privés se trouvaient aux abords de tous les hameaux du Canton des Allemands, à Fiéry, à Saint-Jacques, à Résy, à Sossun, à Blanchard, sous le Rovinal, à Mascognaz, à Cunéaz. Il y avait en outre deux moulins détruits (à Bernosin, à La Moleiraz). Les moulins collectifs étaient gérés par l'intermédiaire d'un meunier avec lequel les syndics passaient un contrat devant notaire. En outre, on sait que la location des pàturages communs en été aux bergers de la région de Biella et du Canavais fournissait aux commu­ niers quelques sous qui leur permettaient de payer l'entretien et la réfection régulière de leurs moulins23• Parmi les textes qui donnent force détails sur la composition des moulins, les contrats de location sont parmi les plus riches. Il existe encore un grand moulin sous le village d'Antagnod, au-delà de l'Eau bianche, mais il est certainement bien différent de ce que décrit le texte suivant : le 3 j anvier 1 738, le syndic et les principaux communiers du Canton d'Antagnod passent avec un privé l' admodiation des moulins pour trois ans24• Le texte dresse un inventaire de leur composition à l'époque, les tarifs et garantit la clientèle au locataire : « scavoir un artifice de moulins, situés au terroir de Pilla [ . . . ] appellés les moulins d'Antagnod, contenant quatre moulins à seigle et un au froment, avec la chambre de la pille y existante, en bon état camme cercle defer, de la baite, le bras defer avec sa clef et renette, colomne, cercle defer en icelle et deux estombes, des fers à chaque bout de la colom­ nè, avec desdits moulins leurs appartenances quelconques camme dix meules en bon état, cinq pals defer, cinq renettes et cinq ouvaciers, avec six cercles de fer, un poids pesant du gras c6té dix sept rups et dix livres, déjà usé, avec cinq cercles de fer aux roiiets, échenées desdits moulins [ . . . ] à charge que ledit Obert, munier, sera obligé de bien moudre tout le grain qu 'on tuy menera sans en refuser à personne sans raison [ . . . ] moyennant qu'on luy mene le grain bien sec et bien vané, et ne se chargera de grain étranger au pre­ judice et retardement des communiers dudit canton, ne prendra qu'une simple livre de mouture pour chaque rup de grain, et non davantage, ne prendra pour ceux dudit canton qu 'un quartain pour chaque pilée de grain, un solz pour chdque rup de chanvre piémontois ou lombard et demy sols pour chaque rup de chanvre du pays, à condition qu'il sera promis à aucun desdits communiers de mener moudre ailleurs [ . . . ] ». Aux archives historiques régionales25, on trouve également une descrip­ tion de l'intérieur des moulins de Lignod en 1772. Le moulin de dessous doit 89