Historique du Pays d'Aoste
par Jean - Martin- Félix Orsières 2r dans l'esprit des Romains. Il les avait épouvantés si longtemps. Et les moindres circonstances de ce géné ral devaien( exciter leur curiosité. Il n'est donc pas probable que l'opinion commune ait été dans l'erreur sur une circonstance aussi notable que celle de l'en- . droit des Alpes qµ'Annibal avait franchi pour se pré cipiter dans l'Itc:tlie. A l'époque du passage d'�nnibal en Italie, les Insubres (aujourd'hui les Milanais}, qui supportaient avec peine le joug des Romains, avaient député leur roi auprès de lui, (Tite-Live, 1. 21 n. 39), pour aller le joindre au-delà des Alpes et faire alliance avec lui. Les TaurinÎens, sincerement dévoués aux Romains, é taient alors en guerre avec ces mêmes Insubres. Il convenait donc bi�n plus à Annibal de choisir �e pas sage des Alpes qui le conduisait plus tôt dans le pays des Insubres, dont il savait qu'il aurait été accueilli avec empressement, et dont il pouvait même espérer du secours pour battre les Tauriniens, qu'il battit en ef- . fet; que de prendre une route .qui l'aùrait conduit droit à .ceux-ci qu'il savait lui être hostiles et dont il pré voyait bien qu'il ne pourrait s'assurer la soumission que par la force des armes. Or en passant chez les . Salasses, il se portait en beaucoup moins de temps chez les Insubres qui n'étaient séparés des Salasses que par les Libuëns (aujourd'hui les habitants des · en virons d'lvrée). Annibal se plaisait à répéter qu'il était l'émule des voyages d'Hercule: /Emulus itinerum Herculis, (Tite Live, 1. 21 n. 41). Il ne l'aurait pas été tout-à-fait, s'il n'avait pas franchi le passage qu'on suppose avoir été franchi par le héros grec. Pour animer ses soldats à ne pas craindre le pas- · sage des Alpes qu'ils croyaient inaccessibles, il leur rappelle entr'autres les Boïens, dont j'aj parlé ci-de-
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